Chapitre 53

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Le même jour, Fenghuang

Point de vue Meï

En sortant de ma chambre, j'arbore un large sourire.

« Encore Abrían ? Mais vous ne vous quittez plus !, s'esclaffa Sara.

— S'il te plaît, est-ce que tu peux arrêter de prendre la relève de Willy ? Non je souris parce que ma meilleure amie m'a annoncé qu'elle allait se marier », lui souris-je.

Willy passe ses jours et ses nuits à me taquiner à cause d'Abrían et quand ce n'est pas lui pour une quelconque raison, Sara prend naturellement la relève. Rien que d'y penser je pousse un long soupir.

« Chan va mieux ?, lui demandai-je.

— Non elle est brûlante de fièvre et il est impossible pour elle de se mettre debout. J'ai bien peur qu'elle nous fasse une vilaine grippe.

— J'ai bien peur aussi, m'inquiétai-je.

— Alors pour ta meilleure amie, tu t'y rendre ?

— Bah oui en tant que demoiselle d'honneur si je ne m'y rends pas...

— Ah oui effectivement ! Puis bon ça sera un moyen de revoir tes amis canadiens et d'évaluer la relation que tu as avec l'un en particulier.

— Vraiment tu es aussi casse-pied que Willy ! Je n'evaluerai rien du tout, je veux juste aller au mariage et oui voir mes amis que je n'ai pas vu depuis longtemps.

— Trop longtemps pour certain !

— Bon c'est bon tu as fini ? », râlai-je en sortant de son champs de vision.

Après moult réflexions, je décide d'aller voir immédiatement madame Ling. Plus tôt je lui demanderais, plus tôt je serais si c'est une réponse affirmative ou négative. Néanmoins je mise naturellement sur la première hypothèse car je lui accorde six mois supplémentaires. La voyant avec Meng, je rebrousse chemin et attends patiemment qu'elle finisse de discuter avec lui. Une fois cela fait, je vais à sa rencontre. Elle me sourit et me remercie de travailler aujourd'hui à la place de Chan.

« De rien, lui souris-je.

— Tu sais que tu parles de mieux en mieux chinois ? J'ai l'impression d'avoir une vraie native du pays ici !

— Oh merci madame !

— Tu voulais me parler de quelque chose ma petite Meï ?

— Eh bien oui...

— Je suis tout ouïe ! »

Elle s'arrête en plein milieu du couloir et voyant que je ne la suivais pas, elle se retourne vers moi. Je n'aime pas particulièrement demander quelque chose à quelqu'un et surtout avoir l'impression de quémander.

« Ma meilleure amie se marie en septembre et elle veut que je sois sa demoiselle d'honneur. Je voulais savoir s'il était possible que vous me donniez ma semaine en septembre...

— Bien évidement ! Cela va de soi ! Déjà que tu vas rester six mois de plus sans broncher et loin de ton pays !

— Oh merci beaucoup ! Mais vous savez je ne sais plus trop bien quel est mon pays !

— Là où est ton coeur », me dit-elle sérieusement.

J'ai l'impression de me croire dans un film ou une série. Généralement, il y a toujours un esprit sage qui tente de faire passer un message au personnage principal. Une sorte de prophétie divine qui va te faire dire « ah oui c'est ça » quand arrivera le soi-disant moment de la révélation. Elle me sourit avant de retourner à ses affaires, me laissant toute seule dans le couloir.

L'iris bleuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant