L'iris bleu

Chapitre 86

Point de vue Meï

Après notre moment câlin avec Shu, je retourne auprès de mon copain qui semble en pleine discussion avec Chan et Willy. Je suis heureuse de le voir s'entendre avec les amis que je me suis faite ici. Il m'embrasse la tempe alors que je m'assois sur son genou ce qui le fait légèrement grimacer.

« Tu n'as pas pris de poids toi ? », me demanda-t-il sérieusement.

Je le foudroie du regard. Où sont passés ses bonnes manières ?

« Est-ce que je te demande où sont passé tes abdos ? »

Il hausse les épaules avant de me regarder, très amusé de me faire enrager. Je pousse un long soupir.

« Je n'ai pas grossi si c'est ça qui t'inquiète !

— Je plaisantais mon amour !

— Alors pour ta gouverne on ne plaisante pas avec les kilos que prends une fille ! », lui signalai-je.

Je cale ma tête contre lui tandis que William et lui reprennent une conversation dont je ne fais nullement attention. Mon regard croise celui de Shu qui voudrait venir me voir mais Abrían l'intimide tellement qu'elle préfère de loin rester avec les autres. Pourtant quand je viens, elle a tendance à ne plus vouloir me lâcher.

« Je ne l'ai jamais vu aussi détachée de toi, constata Chan en fixant Shu.

— C'est vrai ! Normalement elle te colle !

— Elle grandit j'imagine, répondis-je.

— Oui ou c'est Abrían qui l'intimide !, rit Willy.

— Non mais j'ai rien fait ! »

Nous éclatons de rire tous les trois devant le regard confus de mon copain. Évidement qu'il n'a rien fait pour que cela soit le cas mais parfois il ne faut pas grand chose à un enfant pour qu'il soit intimidé par un adulte.

« Remarque j'étais intimidée aussi la première fois que je t'ai vu, dis-je.

— Vraiment ?, s'étonna Abrían.

— Oui, admis-je.

— Pourtant tu étais bien éméchée ! Ce n'est pas à cause de moi que tu as bu quand même ! »

Chan et Willy se regardent avant de rire aux éclats. Je frappe les pectoraux d'Abrian qui émet un petit bruit plaintif. Il en profite pour mettre sa main dans la mienne.

« Remarque ça ne serait pas la première fois que boire lui fait du tort avec toi !, plaisanta Willy.

— C'est vrai !

— Vous êtes au courant ?, demanda Abrían.

— Pas de ça !, m'exclamai-je précipitamment.

— Attend y a eu autre chose qu'un effeuillage de chemise ?, demanda Chan.

— Non rien de plus. Mais je suis juste surpris que vous le sachiez ! »

Abrían me jette un regard complice auquel je répond par un simple baiser à la commissures de ses lèvres.

« Pour en revenir à Shu c'est vrai que d'habitude elle me colle tout le temps ! »

Ils se mettent à rire devant mon regard confus. Pourquoi ils réagissent comme ça ?

« Tu sais à qui tu me fais penser ?