L'iris bleu

Chapitre 41

Point de vue Abrían

Je passe le balcon, intrigué par ma future conversation avec Daniela. Il faut dire que l'on ne se parle pas beaucoup et souvent, même si je l'apprécie énormément. J'allume ma cigarette et attends patiemment qu'elle me parler.

« Je ne vais pas t'en mettre plein la tête comme à pu faire June et Andrew, me sourit-elle.

— Tu es au courant alors pour le chantage de Stacey...

— Oui je suis au courant ! »

Son ton est loin d'être agressif, il y en aura au moins une qui ne me juge pas dans tout le lot.

« Tu n'as rien dit à Meï de ce que j'ai pu comprendre.

— Je me vois mal lui dire que je lui parle mais que je n'ai pas le droit à cause de ma copine...

— Je comprends mais j'aimerais te parler de Meï à défaut de parler de ta copine entre grosse guillemets »

J'arque un sourcil, soucieux de savoir quel est le problème avec Meï.

« Elle a un problème ?

— Non non elle va bien. Je l'ai encore eu hier, me dit-elle.

— Alors de quoi tu veux me parler ?

— Je veux parler de toi et Meï. »

Je déglutit et la regarde curieusement.

« Elle ne te laisse pas insensible Abrían, loin de là. Tu peux te voiler la face autant que tu veux, tu peux nous raconter autant de mensonges que tu le souhaites mais nous tous savons qu'elle a ce petit truc qui t'attire...

— N'importe quoi !, m'emportai-je. Arrêtez de fumer !

— Pour l'instant c'est toi qui fume », me rétorqua-t-elle.

Je ne peux m'empêcher de rire car elle n'est pas l'amie de Meï pour rien. Elles ont toutes les deux cette répartie qui fait qu'elles t'assomment en une phrase.

« Je ne suis pas là pour te juger, ni pour te dire quoi faire. Je suis simplement sa meilleure amie et la copine de ton meilleur ami.

— Tu fais fausse route Daniela, lui souris-je. J'adore Meï, je ris bien avec elle mais ça s'arrête là.

— Tu le penses vraiment Abrían ? Tu sais si Stacey se sent en danger ce n'est pas étonnant, à sa place je me sentirais en danger aussi...

— N'importe quoi !

— Personnellement je verrais Andrew se sentir mieux avec une autre fille que moi je commencerais à me poser des questions sur notre relation.

— Mais j'aime Stacey...

— Non tu crois l'aimer. C'est la nuance !

— Parce que tu es à ma place ?

— Bien sûr que non ! Mais de un si tu n'étais pas insensible à Meï, tu ne serais pas en ce moment même sur la défensive. Ensuite si tu aimes comme tu le dis Stacey, bah franchement ça ne se voit pas !

— Comment ça ?

— Tu as du mal à aller physiquement vers elle, quand vous vous embrassez j'ai l'impression de voir un robot. Y a pas ce truc qui fait qu'on se dit que vous êtes fait pour être ensemble !

— Dis-moi tu cherches à faire quoi ? », lui demandai-je sèchement.

Elle écarquille les yeux avant de souffler. J'en ai marre qu'on me parle de Meï ou de ma relation avec elle. Si tout le monde pouvait se mêler de ses affaires, ça m'arrangerait parfois.

« Je ne cherche rien. Mais surtout ne vient pas pleurer dans nos jupons quand la vérité t'éclatera dans la gueule ! Je suis gentille, je suis venue te prévenir que tu jouais sur une pente un peu trop raide. Maintenant tu veux jouer bah joue, mais fait attention de ne pas t'y perdre ni de perdre l'une des deux voire les deux !

— Je ne sais pas quoi te dire...

— Pour l'instant Meï est en Chine pour deux ans enfin moins maintenant, mais quand elle reviendra elle n'aura certainement plus Matthew dans la tête comme elle l'a là. Et tu veux que je te dise ce qui se passera ?

— Toute façon même si je te dis non, tu me le diras !

— Elle se rendra compte qu'elle n'est pas insensible à ce que tu es. Je vois très bien comment elle se comporte avec toi et la dernière fois que je l'ai vu comme ça c'est avec Matthew. Maintenant tu en fais ce que tu veux de ce que je te dis. Mais dis-moi à quoi te sert un break si tu aimes autant Stacey ?

— A respirer si tu veux tout savoir. Je ne compte pas la quitter et pour Meï, je pense que tu te fais des idées ! », rétorquai-je.

Sur ces mots, je décide de rejoindre les autres. J'ai beaucoup d'estime pour Daniela et je prends en compte ce qu'elle me dit, mais ça s'arrête là.

Le 26 janvier, Fenghuang

Point de vue Meï

Alors que je m'occupe d'aider Shu à s'habiller, je reçois un message de Stacey sur l'un des réseaux sociaux.

De Stacey
Bravo tu as gagné !

Je fronce des sourcils ne sachant pas ce que me vaut ce message. Je ne sais pas ce qui se passe là-bas depuis que je suis partie mais une chose est sure c'est que je n'ai rien demandé.

« Meï tu es triste ? »

La petite voix de Shu me fait sortir de mes pensées. Je souris à cette petite fille aux cheveux ondulés avant de lui brosser les cheveux.

« Je ne suis pas triste Shu. Tu me donnes ton chouchou ? »

Elle acquiesce avant de me le tendre. Je lui fais une rapide queue de cheval avant de me mettre à sa hauteur.

« Merci Meï », me dit-elle en embrassant ma joue.

Sous ses airs de petite fille sage et polie, se cache un véritable petit démon quand elle est avec Liang. Ces deux-là, il faut les surveiller intensément. Je la vois sortir de la pièce à toute vitesse. Je sens que la journée va être longue et épuisante à la fois.