Le mercredi 10 avril, Saguenay
Point de vue Meï
Après avoir répondu au message d'Abrían, je repars dans mon lit. Son message part d'un bon sentiment mais tout comme les autres, il devrait se mêler de ce qui le regarde. J'en ai franchement marre que tout le monde se mêle de ma vie et tente de s'accaparer mon chagrin. Je ne sais pas, ils ne doivent pas avoir de vie pour comploter dans celle des autres. Je voudrais simplement qu'on me fiche la paix une bonne fois pour toute avec les hommes. Je ne me sentirais pas mieux en étant avec quelqu'un d'autre et ça, ça n'a pas l'air de rentrer dans leur cervelle de moineau. Visiblement seul Abrían semble un peu le comprendre.
Je me rendors en colère et me réveille dans le même état d'esprit avec une migraine pour couronner le tout. Ayant trop mal, je décide de ne pas me présenter au travail. Généralement, même malade, je viens au travail mais je n'ai ni envie de croiser James, ni envie de travailler. Cette migraine tombe bien finalement.
Je sors de la chambre et traverse le salon avant d'aller dans ma cuisine où je prends un cachet. J'en profite également pour prendre mon petit-déjeuner. Une fois cela fait, j'ouvre les volets et pars sous la douche. L'eau a le don de me détendre et j'ai bien dû rester dix minutes avant de sortir. De la salle de bain, j'entends mon portable sonner dans la chambre. Je crois que l'isolation est à refaire dans cet appartement. Je sors et m'habille dans la chambre d'ami quand mon regard croise le carton où j'ai mis tous les effets personnels de Matthew que je souhaitais garder. Certains y verrait de petits souvenirs sans importance avec des petites babioles, mais en perdant quelqu'un on se rend compte que ce sont les petits souvenirs qui sont inoubliables.
Je prends le carton et m'assois sur le lit. La première chose que je sors est un t-shirt, le t-shirt que je détestais qu'il porte car il ne lui allait pas du tout. C'est le même haut qu'il aimait porter pour me faire enrager et au début ça fonctionnait assez bien. Je le pose à côté de moi et sors cette fois-ci une photo souvenir de nous deux en voyage à Séville. On adorait voyager et découvrir le monde quand on le pouvait et qu'on avait assez d'argent pour se le payer. J'avais adoré ce voyage là-bas, lui un peu moins. Il n'aimait pas particulièrement les endroits chauds pourtant j'avais réussi à le persuader d'aller là-bas mais aussi en Égypte, près du Caire. De ce voyage, j'ai gardé un scarabée emprisonné dans la pierre. Il paraîtrait que c'est un porte-bonheur, je ne sais pas si c'est le cas car il est mort un an après. Il y avait de tout dans ce carton : des tickets de cinéma, des billets d'avion, des billets de trains, des photos, des souvenirs et pleins d'autres choses. Je ne pensais pas que j'avais gardé autant de choses, il faut dire que je ne jette pas souvent un coup d'œil dans ce carton.
Mon portable sonne de nouveau me faisant sursauter au passage. Je soupire en constatant que c'est un message de Daniela. Je lui réponds rapidement que je suis malade et que je ne peux pas venir au travail.
Je remets tout dans le carton et le range à sa place initiale. Je prends mon portable et Daniela m'avertit qu'elle passera me voir après le travail. Je soupire. Jamais on ne va me laisser tranquille.
Le soir,
J'ai regardé la télé toute la journée et je dois dire qu'il n'y a pas grand chose d'interessant. Je me suis bien ennuyée mais en même temps j'ai pu me reposer et me vider un peu l'esprit. Entendant la sonnette, je me lève et me dirige vers l'entrée où j'ouvre la porte.
« Salut !, s'exclama Dani en me faisant la bise.
— Comment tu vas ?
— C'est plutôt à toi qu'il faut poser la question ! »
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L'iris bleu
RomanceDepuis la mort de son compagnon, trois ans auparavant, Meï Sullivan ne se sent plus tout à fait la même. Tout est devenu plus difficile et compliqué. Ses relations avec la gente masculine sont au point mort et ceci semble lui convenir au grand dam d...
