Le 3 août 2020, Fenghuang.Point de vue Meï
Après avoir couché les plus petits, je referme la porte de ma chambre derrière moi. J'appuie ma tête contre cette dernière en soupirant longuement. La journée a été compliquée et les enfants insupportables, je ne sais pas si c'est la chaleur ou quelque chose d'autre mais ils étaient tous surexcités. Je pars sous la douche et enfile mon pyjamas avant de m'allonger sur le lit, l'ordinateur sur moi.
Voyant que Daniela était connectée, je décide de l'appeler.
« Salut », me dit-elle froidement.
Je ne m'attendais pas à un pareil accueil, mais je dois avouer que j'ai été assez égoïste ces derniers mois.
« Salut...
— Je pensais que tu étais morte ! », avoua-t-elle amère.
Un peu décontenancée, je ne sais plus quoi lui dire.
« Pourquoi tu m'appelles ?
— Pour avoir de tes nouvelles...
— Ce n'est pas comme si je t'avais envoyé des messages depuis janvier tout comme June...
— Je suis désolé Dani mais j'avais besoin d'être seule.
— Oh et là, madame a fini de faire la gueule et de vouloir être seule ? »
Elle est vraiment énervée par mon comportement et j'aurais beau m'excusé, elle m'en voudra encore. Willy avait raison, à m'isoler autant je vais finir par perdre tout le monde.
« Je ne faisais pas la tête ! J'avais juste besoin que l'on me fiche la paix sur ce qui pouvait se passer à Saguenay.
— C'est réussi !, souligna Dani.
— Crache ta haine qu'on en finisse !
— Ma haine ? Je n'en ai pas mais j'ai bien envie de te remonter les bretelles ! Je suis ta meilleure amie et tu t'es comportée avec moi comme tu t'es comportée avec les autres mais je suis ta meilleure amie. Je ne suis pas June, Abrían ou Andrew. Ok ?
— Je n'ai jamais dit le contraire Daniela !
— Alors pourquoi tu es restée silencieuse avec moi ?
— Je ne sais pas !, lui avouai-je.
— Tu es partie pour recommencer quelque chose de nouveau, loin de Matthew. D'accord je comprends et tu as eu une sage decision en faisant cela et j'espère que tu te plais à Fenghuang MAIS tu as un peu abusé ! »
Je soupire devant son ton autoritaire et agacée.
« Je sais...
— Moi aussi j'avais besoin de ma meilleure amie, nous aussi on avait besoin de notre amie et finalement elle a été aux abonnées absentes. Tu es aussi égoïste que Stacey. Tu penses à toi et après tu vois avec les autres. Tu t'en es prise à Abrían mais tu ne sais même pas ce qui se passait à l'époque à Saguenay. C'était tellement plus simple de s'en prendre à lui, plutôt qu'à Stacey ! Tu as été triste, malheureuse et tout ce que tu veux après la mort de Matthew mais ça ne te donne certainement pas tous les droits !
— Je...
— Non laisse-moi finir ! Joy ou moi, on t'a vu tomber de plus en plus dans la tristesse sans savoir quoi faire. On pensait bêtement que le mieux était de ne plus parler de Matthew alors on a décidé de faire ça. Tu n'as jamais au grand jamais dit que tu avais besoin d'en parler, si tu nous l'avais dit on t'aurait écouté !
— Mais...
— Non tu me laisses finir ! Abrían a été une bonne poire avec toi, une oreille attentive, un pigeon idéal.
— Tu n'as pas le droit de dire ça ! C'est faux !, m'emportai-je.
— En quoi c'est faux ? Dis-moi en quoi c'est faux ?
— Ce qui se passe entre lui et moi, ne regarde que moi ! C'est aussi pour ça que j'ai arrêté de vous parler ! Entre Stacey qui se faisait des films, toi et June qui voulait absolument que l'on ressente plus que de l'amitié et Andrew qui ne faisait pas mieux. J'en avais marre de tout ça et oui je me suis éloignée. Je ne pensais pas a mal avec Abrían, j'étais toujours amoureuse de Matthew. J'avais juste réussi à trouver un ami, mais avec votre besoin de me voir avec quelqu'un vous avez tout gâché ! Vous êtes toujours là à commenter et à tout ramener à lui !
— Tu es formidable de tout mettre sur notre dos ! C'est facile de dire que c'est les autres quand on a trop peur de voir les choses en face. Stacey a ses défauts c'est certains mais moi aussi je me serais sentie menacée si Andrew avait été plus proche d'une autre fille que moi. C'est humain ! »
Vu comment prend la tournure de la conversation, j'ai bien envie de raccrocher. Mais si je fais une telle chose, elle ne me le pardonnera pas et je lui donnerais raison sur bien des aspects.
« Et oui elle avait raison de m'envoyer un message en disant que j'avais gagné !, m'indignai-je.
— Parce que Abrían a mis fin à sa relation avec elle après qu'elle lui ait demandé en septembre dernier d'arrêter de te parler, débile ! Au début il avait dit oui, mais on l'a convaincu de continuer de te parler et même sans ça il s'était rendu compte qu'il ne pourrait pas arrêter de te parler ! »
Elle hurle et ses yeux sont d'un noirs profonds. Maintenant je comprends mieux pourquoi il n'allait pas bien en novembre et qu'il avait augmenté son contrat parce que son couple battait de l'aile. Mais ça n'excuse pas le fait qu'il aurait pu m'en parler.
« Eh bien il aurait pu m'en parler !
— Il ne voulait certainement pas te parler de ça parce qu'il savait que tu arrêterais de lui parler !
— Effectivement c'est ce que j'aurais fait !
— Et c'est certainement ce qu'il ne voulait pas !, s'exclama-t-elle. Mais tu sais quoi tu as raison, on va arrêter de te parler de lui et de ce que vous trafiquez tous les deux. Tout ce que je sais c'est que tu te réfugies derrière toutes les excuses possibles et inimaginables pour ne pas t'attacher à lui. Et en ce qui nous concerne toutes les deux, tu m'as vraiment déçue ! »
Je ne sais pas quoi lui répondre. Je ne pensais pas que mon silence prendrait des proportions aussi dévastatrices, à tort je pensais qu'ils comprendraient tous et surtout elle. Après quelques secondes de silences, je décide de raccrocher. J'en ai assez entendu pour ce soir.
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L'iris bleu
Любовные романыDepuis la mort de son compagnon, trois ans auparavant, Meï Sullivan ne se sent plus tout à fait la même. Tout est devenu plus difficile et compliqué. Ses relations avec la gente masculine sont au point mort et ceci semble lui convenir au grand dam d...