Quelques heures plus tard,Point de vue Abrían
Quand je vois Shu pleurer dans les bras de Meï, je ne peux pas rester insensible. Cette fillette a réussi à m'attendrir par sa tête d'ange, sa gentillesse, son amour à revendre et son intelligence vive. D'abord hésitant, je finis par poser ma main sur sa chevelure.
« Shu arrête de pleurer ! On va revenir, je te le promets ! »
Elle quitte les bras de Meï pour se réfugier dans les miens. Je sens ses larmes couler dans mon cou.
« Ma puce ne pleure pas ! Tu sais on se verra vite et tu pourras nous appeler quand tu veux ! On sera toujours là pour toi. »
Je la serre fort contre moi.
« Ne me laissez pas toute seule ! »
Elle continue de pleurer dans mes bras alors que Meï me regarde les yeux larmoyants. Je savais que ce départ serait compliqué mais je ne pensais qu'il le serait à ce point. On finit par la blottir tous les deux contre nous.
« Shu regarde moi ! », m'exclamai-je.
Elle m'obéit, le visage rougit par les pleurs. Je caresse sa joue et essuie ses larmes à l'aide de mon pouce.
« Ma puce, on ne t'abandonne pas mais on est obligé de retourner chez nous. Tu comprends ? »
Elle acquiesce à contrecœur. Avant de se blottir de nouveau dans mes bras.
« Je t'aime, me chuchota Shu.
— Je t'aime aussi. On t'aime aussi. »
Elle se soustrait à mon câlin et acquiesce à mes propos, tout sourire.
« J'aimerais tellement partir avec vous !
— On sait Shu mais tu sais aussi que ce n'est pas possible, répondit Meï.
— Est-ce qu'un jour ça sera possible ? Est-ce qu'un jour je pourrais être avec vous pour toujours ? »
Nous nous regardons avec Meï, ne sachant pas quoi répondre. Nous n'avons jamais envisagé son adoption et je ne pense pas que c'est à l'ordre du jour pour le moment.
« Eh bien... Nous n'y avons jamais trop réfléchi avec Abrían, répondit Meï.
— Tu ne réponds pas à ma question, Meï.
— Tu sais ce n'est pas une question facile à répondre. L'adoption ce n'est pas quelque chose qui se fait comme ça, sur un coup de tête. C'est une décision qui implique beaucoup de choses.
— Mais on s'entend bien tous les trois, se navra-t-elle.
— Shu, on s'entend très bien tu as raison mais ça ne suffit pas pour l'adoption. Tu comprends ?
— Alors on ne sera jamais ensemble tous les trois ? »
Elle s'obstine à vouloir une réponse sur quelque chose que l'on ne sait pas nous-mêmes. Nous cherchons de l'aide auprès de Chan, Willy et Madame Ling mais aucun ne bronche.
« On ne peut pas répondre à ta question car on ne connaît pas le futur !
— C'est nul ! Je préférerai être avec vous que pourrir ici ! »
Elle part en courant, ne nous laissant pas le temps de répondre quoique ce soit. Je suis aussi surpris que les autres par son éclat de voix. Nous nous relevons tous les deux alors qu'ils poussent tous un soupir.
« Pour la petite ce n'est pas évident de saisir les nuances. Vous vous occupez d'elle comme des parents le ferait alors il n'y a rien d'étonnant à ce qu'elle vous pose la question, rétorqua Chan.
— Chan a raison ! Il va falloir que vous songiez à faire quelque chose pour l'avenir de cette petite !, s'exclama Willy.
— Mais on fait déjà beaucoup pour elle ! On ne peut pas faire plus que ce que l'on fait déjà !, s'insurgea Meï.
— La seule chose que vous faites tous les deux c'est de lui faire espérer quelque chose qu'elle rêve depuis quelques temps! »
Je soupire alors que ma main vient chercher celle de ma copine. Ils ont raison on lui fait espérer malgré nous quelque chose que l'on ne va peut-être jamais lui offrir. Meï ne répond rien et préfère leur dire au revoir.
Dans l'avion,
Point de vue Meï
Les yeux fermées et le visage reposant sur l'épaule de mon copain, je réfléchis aux propos de la petite mais aussi des autres. Je me sens mal à l'idée de faire espérer une petite fille.
« Meï ?
— Oui ?
— Il faut qu'on réfléchisse, tu ne crois pas ?
— A quoi ?
— A son adoption... »
Il me regarde avec insistance alors que mon silence se fait omniprésent. Il m'embrasse la commissure des lèvres.
« Je ne sais pas... Ça ne fait pas longtemps que nous sommes ensemble et une adoption ce n'est pas rien.
— Je sais et c'est pour cela que j'ai juste dit réfléchir. Il faut quand même que l'on pense à ce qu'il y a de mieux pour la petite...
— Elle nous voit c'est déjà suffisant !
— Meï je crois que tu n'as pas bien compris l'amour qu'elle a pour toi. Tu n'es pas une amie mais un modèle pour elle.
— Parce que tu la connais plus que moi ?
— Elle m'a beaucoup parlé et surtout de toi. Elle t'aime énormément comme une fille avec sa mère.
— Je sais et je m'en rends compte de plus en plus mais il faut qu'on y réfléchisse...
— Mais a tête reposée ? », devina Abrían.
J'acquiesce alors qu'un silence se fait entre nous. Chacun cherchant une solution à notre douloureux dilemme ou problème. Je ne me vois pas l'adopter pourtant il m'est de plus en plus difficile de la laisser là-bas. Tout ce que vient de me dire Abrían, je le sais déjà mais je ne m'attendais pas à ce que la question de l'adoption se fasse aussi rapidement et que la demande viendrait de lui. Peut-être qu'il est pareil que moi et qu'il ne supporte pas l'idée de faire du mal à Shu inconsciemment. La voir aussi mal tout à l'heure, ça nous a vraiment fait quelque chose à tous les deux.
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Note de l'auteur
Abrían et Meï commencent à se poser des questions sur leur relation avec Shu, voudront-ils l'adopter ? Quelle avenir pour cette petite Shu et pour celui du couple ?

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L'iris bleu
RomanceDepuis la mort de son compagnon, trois ans auparavant, Meï Sullivan ne se sent plus tout à fait la même. Tout est devenu plus difficile et compliqué. Ses relations avec la gente masculine sont au point mort et ceci semble lui convenir au grand dam d...