Chapitre 75

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Le 7 décembre, Saguenay

Point de vue Abrían

Content d'avoir enfin fini ma garde, je m'empresse d'aller au vestiaire afin de me changer et de sortir. Je tombe nez à nez avec Andrew qui semble fouiner dans son casier et pousser des jurons.

« Ça va Andrew ? »

Il sursaute avant de se tourner vers moi, il acquiesce avant de sourire.

« Oui j'ai juste perdu un truc et ça m'agace !

— Tu l'as peut-être oublié chez toi ! », lui suggérai-je.

Il hausse les épaules alors que je reste perplexe devant mon casier. J'ai tellement envie de rentrer chez moi que je ne vois pas l'utilité d'enfiler mon t-shirt à la place de ma chemise. Je pousse un long soupir.

« Qu'est-ce qu'il y a ?

— Rien j'ai juste la flemme de me changer ! Je viens de me prendre une garde de onze heures, j'ai envie que d'une chose mon lit... »

Il éclate de rire avant de se concentrer sur son portable où il sourit comme un idiot. Je mets ma main à couper que c'est Daniela.

« Ne compte pas trop sur ça, plaisanta Andrew.

— Pourquoi tu dis ça ?

— Pour rien, pour rien... Tu as eu des nouvelles de Meï ? »

Aussi loin que je me souvienne la dernière fois que je l'ai eu c'était au mois d'octobre quand elle m'avait dit qu'elle avait choisi mais qu'elle ne voulait pas me faire part de sa décision. Mais vu la distance qu'elle met entre nous depuis, j'imagine que son choix se porte sur la Chine. A vrai dire, le contraire m'aurait un peu étonné.

« Non pas depuis octobre. Quel est le rapprochement ?

— Rien c'est juste Dani qui me disait qu'elle en avait eu aujourd'hui.

— Ah d'accord », lui dis-je vaguement.

Après quelques minutes de silences, je sors le premier du vestiaire. Lui, sur mes pas.

« Elle ne devrait plus tarder à t'en donner...

— Peut-être...

— Tu n'as pas l'air convaincu !

— Meï est ce genre de personne où tu ne peux jamais être sûre de ce qu'elle va faire... Elle est assez imprévisible...

— Mouais tu dis ça parce que ça te saoule qu'elle ne te donne pas de nouvelles !

— Non pas du tout ! »

Il me fait une moue septique tandis que nous passons devant l'accueil où mon regard à le malheur de croiser celui de l'interne. Heureusement, elle parle avec les autres internes qui sont probablement devenus des amis.

« Tu en es où avec cette charmante interne ?

— Nul part ! Je te signale que je ne suis pas intéressée mais toi...

— Je suis marié, je te rappelle !, plaisanta Andrew.

— Bah combien d'hommes trompent leur femme ? Tu ne seras pas le premier et encore le dernier.

— Non mais tu es d'un pessimisme aujourd'hui... Ça fait peur... Vivement que tu aies des nouvelles de Meï, histoire de te rendre plus gai ! »

L'iris bleuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant