Chapitre 23

5.4K 470 14
                                    



Le samedi 4 mai 2019,

Point de vue Abrían

L'appartement de June étant trop petit pour notre groupe, elle a décidé de faire la soirée à sa boutique de fleur. Parfois je me demande ce qui ne tourne pas rond chez elle et pourquoi pas une fête dans un supermarché pendant que l'on y est. Elle est tout aussi folle que moi par moment, c'est peut-être pour cette unique bonne raison que nous sommes meilleurs amis.

La main de Stacey me sort machinalement de mes pensées. Je lui souris tandis que nous déambulons jusqu'au magasin de June.

« C'est assez singulier de faire une fête chez une fleuriste, non ?, rit-elle.

— C'est June... Au bout de 15 ans d'amitié, plus rien n'arrive à m'étonner ! », m'exclamai-je découragé.

Elle et moi, nous nous étions rencontrés au collège. Elle est rapidement devenue ma camarade de bêtises, on faisait les quatre cents coups ensemble à un tel point que ça en agaçait plus d'un et une. C'était le moment de l'insouciance, puis les années se sont écoulées et nos liens amicaux sont devenus plus mature et solide. Elle sait qu'elle peut compter sur moi et je sais que je peux compter sur elle, pour le meilleur et parfois pour le pire. June s'est immédiatement bien entendu avec Stacey mais il n'y a rien de surprenant là-dedans, ma meilleure amie s'est toujours bien entendue avec mes copines. Elles s'alliaient même parfois contre moi. Je crois qu'elle est restée en contact avec mon premier amour, enfin il me semble.

Après toutes ces réflexions internes, je constate que nous sommes déjà arrivé devant la boutique. Son goût pour le romantisme et la bohème se fait ressentir jusqu'à la vitrine. Ma meilleure amie est une fleur bleue et a toujours eu comme passion les fleurs et les compositions florales. Si elle n'avait pas été fleuriste, je l'aurais bien vu en organisatrice de mariage ou de grand événement de ce genre.

Nous entrons à l'intérieur, toujours main dans la main. Daniela, June et Meï semblent en pleine discussion et ne semble pas partager le même point de vue. Andrew est un peu plus loin, le portable dans les mains, il semble complètement dépité.

« Putain quelle joie de te voir Abrían, je vais pouvoir avoir une discussion de mec. J'en peux plus des filles et de leur conservation sur les fleurs », m'annonça Andrew au bord de la crise de nerf.

J'éclate littéralement de rire tandis que tous les regards se tournent vers moi. D'accord j'ai peut-être ri un peu trop fort, mais le faciès de mon meilleur ami a été trop pour moi.

« Tu devrais pourtant écouter. On sait jamais si un jour il te prend l'idée de m'offrir des fleurs !, s'exclama Daniela.

— Et voilà toujours le même problème avec vous les filles ! On vous offre des fleurs vous trouvez ça louche, on vous en offre pas vous trouvez ça louche aussi ! Tu n'es pas d'accord Abrían ?, rétorqua mon meilleur ami.

— Ne me mêle pas à ça !, ris-je. J'ai rien demandé.

— Non mais moi ça m'intéresse ! », s'exclama ma copine.

Je suis dans une bien fâcheuse posture. Si je dis oui à Andrew, les filles vont s'époumoner. Elles sont en supériorité numériques ce soit en plus, et je ne suis pas un suicidaire. D'un autre côté si je dis oui aux filles, je passe pour une fleur bleue. Entre la peste et le choléra je ne sais vraiment pas quoi répondre.

« Alors ?, s'impatienta Stacey.

— Attends que le cerveau se met en place, ça ne doit pas être facile tous les jours d'avoir 1% de neurones qui fonctionnent ! », s'exclama Meï

L'iris bleuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant