Chapitre 92

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Deux ans et demi plus tard,

Point de vue Meï

Quatre ans aujourd'hui jour pour jour que je file le parfait amour avec Abrían même s'il y a parfois quelques disputes pour des choses qui sont après coup sans grande importance. On ne peut pas toujours être sur la même longueur d'onde sinon ça serait une vie de couple assez monotone.

« Arrête de sourire comme une idiote. Tout cet amour me donne la gerbe ! », ronchonna June.

J'éclate de rire devant sa mauvaise humeur. J'imagine que c'est encore à cause de son copain.

« Vous vous êtes encore disputés ?

— Ouais, dit-elle sèchement.

— Je me demande ce qui te fait rester avec lui. Vous ne semblez vraiment pas sur la même longueur d'onde pour tout et n'importe quoi !

— C'est un bon coup ! »

Je manque de m'étouffer avec ma propre salive sous ses yeux amusées. Au moins elle est honnête avec elle-même, même si je doute fort que ça soit un argument suffisant pour rester avec. Être un bon coup c'est une chose, être malheureuse ça en est une autre.

« Tu ne resterais pas avec Abrían ?

— Bah déjà faudrait qu'il soit un bon coup pour que je puisse m'imaginer rester avec malgré nos disputes à répétition ! », plaisantai-je.

Nous partons toutes les deux en fous rire sans parvenir à respirer convenablement.

« Je ne te pensais pas comme ça Meï ! Quand je vais le lui dire, il ne va pas être content !

— Tu peux lui dire ! Il saura que je plaisante ! »

Elle acquiesce avant de me sourire. Je pars à l'arrière-boutique pour prendre le vaporisateur d'eau.

« Et pour la petite alors ?

— On attend la réponse du tribunal cette semaine.

— J'espère que ça sera bon, me sourit-elle.

— On l'espère aussi... », soupirai-je.

Après quelques mois de réflexions, nous avons fini par nous porter candidat à l'adoption. On en avait assez de savoir Shu malheureuse et loin de nous.

« C'est vraiment bien ce que vous faites pour elle !

— On ne fait pas ça par pitié tu sais ! On fait ça parce qu'elle mérite le meilleur et ce n'est pas dans un orphelinat qu'elle aura ça !

— Je sais mais je disais juste que ce que vous faite, pas beaucoup de personnes le ferait ! »

Elle me sourit alors que je pose furtivement ma main sur le ventre.

« Je dois te parler de quelque chose June...

— Vas-y je t'écoute !

— Tu me promets de ne rien dire aux autres. J'ai encore rien dit à Abrían et j'attends ce soir pour lui dire...

— Je serais une tombe, Meï ! »

Je pose le vaporisateur sur le comptoir et au moment où j'ouvre la bouche, la sonnette de la boutique retentit. Je me retourne et voit Abrían, un courrier à la main.

« C'est la réponse du tribunal ?, lui demandai-je anxieuse.

— Oui.

— Tu l'as ouvert ? »

L'iris bleuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant