Le mercredi 3 avril 2019,Depuis deux semaines, je ne vois plus le jour tellement monsieur Harper m'en demande beaucoup. Cependant je garde le sourire et me dis que plus je donne le meilleur de moi-même et plus j'ai de chance de concrétiser mon rêve, devenir éditrice.
« Tu as l'air fatigué », constata James.
Fatiguée ? Bien évidement que je l'étais. Qui ne serait pas fatiguée en devant lire dix livres en une semaines, tous devant être annotés et corrigés.
« Je suis fatiguée c'est vrai...
— Tu devrais demander à Harper de baisser le rythme !
— Non au contraire, je me sens utile et puis j'aime mon métier, lui souris-je.
— Si tu le dis ! Mais tu viens samedi prochain ? »
J'avais complètement oublié que Daniela nous avait tous invités chez elle pour fêter son anniversaire. D'ailleurs je n'ai même pas encore eu le temps et l'opportunité d'acheter son cadeau d'anniversaire.
« Oui bien sûr !
— Tu sais qui sera là-bas ?
— Non et peu m'importe. J'y vais pour Daniela le reste je m'en moque un peu », admis-je
Il acquiesce avant de se remettre au travail. Notre relation n'est pas vraiment au beau fixe depuis quelques temps, je ne comprends pas ses réactions et parfois elles m'effraient plus qu'autre chose car je ne sais pas comment m'y prendre avec lui.
« Au faite, tu l'as vus Abrían ?
— Oui. Je ne t'en avais pas parlé ?
— Non mais en même temps on ne se parle pas beaucoup en ce moment. Alors il te voulait quoi ? »
Son ton est innocent mais son regard l'est moins, s'il pouvait tuer Abrían je pense qu'il le ferait volontiers.
« Rien c'était pour ma cheville, mentis-je.
— Ta cheville ? Tout ça pour ça ! Il aurait pu trouver mieux comme prétexte pour te parler !, s'exclama-t-il sèchement.
— Il n'a pas besoin de prétexte pour me parler. Il voulait juste s'excuser pour la manière dont il s'y est pris au moment de remettre la cheville en place, soulignai-je.
— Et il fait ça avec toutes ses patientes ou juste avec les plus belles ? ».
Il me foudroie du regard pendant que je hausse les épaules. Sa jalousie de mâle est mal venu et mal placé, je ne lui appartient pas pour commencer et pour finir je n'ai pas de compte à lui rendre sur mes faits et mes gestes.
« Tu n'as qu'à lui poser la question quand tu le verras, il se fera un plaisir de te répondre je suis sûre ».
Mon ton est sarcastique et démontre un peu mon agacement face à la situation, surtout que je n'ai pas reparlé à Abrían depuis notre dernière entrevue. Je ne sais pas pour lui, mais pour moi il est certain que de parler de lui m'a brassé et a fait ressurgir des souvenirs que j'aurais préféré oublier. Toutefois je lui suis vraiment reconnaissante de m'en avoir parlé, il n'était pas obligé de le faire mais il l'a fait quand même.
« Meï, vous avez bientôt fini l'ouvrage ? »
Monsieur Harper s'approche de moi, ouvrage dans la main. J'ai déjà une monticule de manuscrits mais je sens qu'elle va s'agrandir encore plus. Je crois que la maison d'édition commence à avoir son petit succès et c'est loin d'être une mauvaise chose.

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L'iris bleu
RomanceDepuis la mort de son compagnon, trois ans auparavant, Meï Sullivan ne se sent plus tout à fait la même. Tout est devenu plus difficile et compliqué. Ses relations avec la gente masculine sont au point mort et ceci semble lui convenir au grand dam d...