Le mercredi 29 septembre 2021,
Point de vue Meï
Étant de repos et ne me sentant pas particulièrement bien, Willy me propose que l'on aille prendre l'air près du mont. Je m'en veux et surtout je ne comprends pas pourquoi j'ai réagis de cette manière avec Abrían, hier soir. Je l'avais appelé car je voulais lui parler, il me manquait et j'ai fini par m'en prendre à lui pour aucune raison.
Nous marchons silencieusement jusqu'à l'un des bancs qui surplombent la ville. J'aime vraiment être ici.
« Tu veux en parler ?
— De quoi ?
— De tout ce qui ne va pas depuis que tu es revenue... »
Il me sourit tandis que je pose ma tête contre son épaule.
« Ça se voit tant que ça...
— Que tu ne vas pas bien ? Oui vraiment ! »
C'est vrai que depuis mon arrivée, je suis assez renfermée sur moi-même. J'essaie cependant de faire bonne figure devant les enfants.
« Puis tu ne parles pas de ton voyage...
— Parce que c'est trop long à raconter !
— Pourtant c'est ce qui te travaille ! »
Ce qui me travaille c'est le fait qu'Abrian me manque constamment et que je ne pense qu'à ça et à rien d'autres. Je me lève et me couche en pensant à lui. Ça serait agréable si je n'étais pas aussi loin de lui.
« En retournant là-bas et en revenant, je me suis rendue compte que j'étais tombée amoureuse d'Abrían. Et là il me manque tellement que je finis par en pleurer et à m'en prendre à lui.
— Tu aimerais être ailleurs en ce moment...
— Oui... Pourtant je voulais vivre ici avant de partir pour Saguenay.
— Mais pourquoi tu t'en prends à lui ?
— Parce qu'il avait commencé à me retenir quand je lui ai dit que je voulais partir ici définitivement et au dernier moment il m'a dit d'oublier ce qu'il m'avait dit. C'est difficile pour moi de choisir la Chine quand je sais qu'à côté je perds Abrían. »
Il soupire avant de me sourire.
« Tu sais des fois on est comment dire... pas très doué en amour, plaisanta Willy.
— Comment ça ?
— Tu ne devrais pas lui en vouloir d'avoir renoncé à te retenir...
— Pourquoi ?
— Tu sais une fois j'ai mis fin à une relation avec une fille parce que je savais qu'elle était sur le point de rester pour moi alors qu'elle avait une super proposition à l'étranger... Pourtant je l'aimais beaucoup.
— Tu essaies de me dire quoi là ?
— Bah déjà qu'il a agis dans ton intérêt et ensuite il a fait ça par amour. Il veut que si tu restes à Saguenay ce n'est pas a cause de lui mais parce que c'est ce que tu veux vraiment... Enfin moi je vois les choses comme ça, après je peux aussi me tromper.
— Il est bête ! Parce que finalement je vais revenir à cause de lui...
— Et non c'est là où tu te trompes. Tu ne reviens pas à cause de lui mais pour lui...
— Franchement le résultat est le même !
— Oui le résultat est inchangé mais c'est toi qui a décidé et pas lui qui te l'a imposé...
— Il est vraiment tordu », soupirai-je.
Il éclate de rire avant de poser une main réconfortante sur mon épaule.
« Et... enfin... comment dire ça...
— J'ai pas couché avec si c'est la question que tu te posais, mais visiblement j'aurais bien voulu !, ris-je.
— Comment ça ?
— Rien j'étais saoule à la soirée du mariage et de ce que j'ai pu comprendre, j'étais entreprenante.
— La honte ! Tu vois où ça mène de se voiler la face...
— Je vais en entendre parler pour encore très longtemps...
— Ah bah là oui ! Je ne te voyais pas comme ça !
— Bourrée je suis une catastrophe. D'ailleurs je ne boirais plus du tout !
— Surtout en présence d'Abrian visiblement ! »
Il éclate de rire tandis que je lui souris chaleureusement. Parler d'Abrían a au moins le mérite de me faire du bien.
« Mais ce que je voulais te demander c'est si ça te faisait quelque chose par rapport à ton passé...
— Non. Matthew fait parti de mon passé. Mais si j'ai mis du temps à réaliser ce que je ressentais pour Abrían c'est à cause de Matthew, c'est certain.
— Je pense aussi.»
Il me sourit tandis que nous fixons le paysage en contrebas. Ce lagon, ce mont vont me manquer et je ne parle même pas des enfants mais je ne peux pas vivre définitivement dans un endroit où il me manquera toujours quelqu'un. Je ne sais pas si je prends la bonne décision, mais j'ai au moins le mérite de prendre la décision qui est la plus cohérente par rapport à ce que je ressens.
Une fois de retour à l'orphelinat, je passe un peu de temps avec Chan et les enfants. Je suis de repos mais les enfants sont une vraies sources de chaleur. Ils sont tellement innocent.
« Ça va mieux ? », me demanda Chan.
J'acquiesce avant d'arborer un petit sourire. Oui je me sens mieux, parfois il n'y a rien de mieux que parler pour aller mieux. Toutefois je n'oublie pas qu'hier, je m'en suis prise à Abrían et qu'à l'heure actuelle il doit certainement m'en vouloir.
A Abrían
Excuse-moi de t'avoir raccroché au nez hier soir. Je n'allais pas bien, j'étais fatiguée et je n'avais pas passé une très bonne journée.
De Abrían
Ça que tu n'allais pas bien, je l'avais assez bien remarqué... Après ça ne fait que la deuxième fois que tu me raccroches au nez en deux ans, tu es dans la moyenne respectable ! 😂
A Abrían
Tu n'es pas couché ?
De Abrían
J'ai fait 14h00-22h00, c'est pour ça ! Mais là je t'avoue que je ne tiens plus debout.
Je souris avant de remettre mon portable dans la poche. Je ne vais pas être tenté de lui parler et lui, il va pouvoir aller se coucher.
« Meï ! »
Shu vient vers moi et me tends ses bras. Je la prends dans mes bras et lui fais quelque câlins et bisous. Elle est tellement mignonne mais comme tous les enfants qui sont ici. Puis jugeant qu'elle avait sa dose d'affection, elle quitte mes bras et retourner jouer avec Liang et les autres.
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L'iris bleu
RomanceDepuis la mort de son compagnon, trois ans auparavant, Meï Sullivan ne se sent plus tout à fait la même. Tout est devenu plus difficile et compliqué. Ses relations avec la gente masculine sont au point mort et ceci semble lui convenir au grand dam d...
