Chapitre 1

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Nessa

    Cinq heures du matin et je suis déjà réveillée comme chaque jour à la même heure. Je rassemble quelques affaires sur la table basse du salon puis je déclare :

« Lynn ! Je pars travailler, on se revoit ce soir ! N'oublie pas de fermer la porte de l'appartement ! » je rappelle à ma colocataire.

    Lorsque j'entends ce qui ressemble à un acquiescement de la part de ma meilleure amie, je sors rapidement de notre logement avant de rater mon bus mais en fermant la porte, je remarque un homme qui accroche une pancarte sur le battant de l'appartement voisin.

« Quelqu'un l'a acheté ? je demande.

— Oui, un homme l'a acheté. Il emménage dans la journée. Vous ne serez plus seules à votre étage maintenant. » il me répond en souriant aimablement.

    Honnêtement, je n'aime pas cet immeuble mais les loyers ne sont pas chers, surtout lorsqu'on est en colocation et puis il est proche de mon travail. La façade de l'immeuble est sale et triste, l'isolation des appartements laisse à désirer et l'eau chaude n'est pas toujours présente. Il n'y a pas d'ascenseur alors il faut monter plusieurs fois par jour cinq étages. Heureusement, le concierge de l'immeuble est sympathique.
    Quelques pas après ma sortie de l'immeuble, je me retrouve à l'arrêt de bus qui, lui, arrive plusieurs minutes d'attente plus tard. C'est ainsi que commence le long trajet que je parcours chaque matin et chaque soir dans le transport en commun. Entre les bousculades pour entrer dans le bus, l'humeur parfois négative des passagers, les embouteillages et le retard au travail, j'ai de quoi être gâtée. Une heure de route plus tard, je sors enfin pour sentir l'air frais du matin s'abattre sur mon visage et c'est ce que j'aime le plus en sortant du bus ! L'air.
    J'entre dans le restaurant dans lequel je travaille comme serveuse et bien évidemment, ma patronne remarque mes dix petites minutes de retard.

« Encore le bus Mlle. Swan ? Dois-je marquer que vous commencez le travail à six heures dix et non à six heures ?

— Non, désolée. Ça ne se reproduira plus. je m'excuse.

— Ça ne se reproduira plus jusqu'à demain, comme toujours ! »

    Je me contente de m'enfuir dans les vestiaires pour me changer. Et c'est dans cette humeur que je poursuis ma journée. Sous les remarques de ma patronne devant les clients jusqu'à la fin de mon service.
    J'aurais aimé que ma journée se termine à dix-sept heures mais malheureusement non. Mon deuxième travail commence. Je me dirige à pied au bout de la rue et attends la sortie des enfants que je récupère chaque jour de la semaine à la garderie. Justement, Clara et Tony arrivent et je les emmène au parc pour faire passer le temps jusqu'à dix-huit heures trente, l'heure à laquelle je dois les ramener à leurs parents. Je les laisse s'amuser sur les toboggans et caresser les chiens qu'ils croisent dans l'herbe verte puis, main dans la main, je les ramène chez eux. Cette action faite, je reprends le bus jusqu'à mon domicile. Je jette un coup d'œil à ma montre et constate dix-neuf heures trente lorsque je sors du transport. L'enfer sur quatre roues, comme j'aime l'appeler.
    
Je rentre dans l'immeuble et me dirige vers les boîtes aux lettres pour prendre mon courrier mais l'individu à mes côtés s'énerve. Il fait sombre dans le couloir avec une seule lumière qui clignote illuminant le peu d'espace alors je ne vois pas distinctement son visage. Il porte une casquette et est vêtu entièrement de noir, ceci est la description que je peux en faire.

« Putain ! » je l'entends dire.

    Je lève mon visage vers l'homme qui est, d'au moins, vingt centimètres plus grand que moi.

« Il y a un problème ? » je demande calmement.

    Sans prendre la peine de me répondre, il met un petit coup dans la boîte métallique et part dans le hall de l'immeuble. Je récupère les nombreuses enveloppes qui ne sont que des factures puis je ferme la boîte. Arrivée à mon étage, je n'aperçois plus la pancarte sur la porte voisine. Le voisin a donc emménagé dans l'appartement. En posant ma main sur le battant de mon logement, je me rends compte que Lynn a encore oublié de le fermer à clé avant de partir travailler. Dans un long soupir, je pénètre mon logement puis me prépare pour assurer un deuxième service au restaurant.

Love on lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant