Partie 2/4
— Huh ! sursauta Nola.
Aussi furtif qu'une ombre, Brendan Solem s'était planté derrière elle. Limite s'il ne respirait pas dans son cou ! Elle contenait son hystérie de fan avec labeur, depuis l'arrivée du quarterback en compagnie de trois de ses copains superstars – Carlson Miller, Cony Mthunzi et Finn Harper. Cependant, les bouffées de chaleur qui l'assaillaient dès que son regard croisait celui du capitaine des B-Sharks détruisaient sa maîtrise.
À vingt-huit ans, l'homme était trop vieux pour elle. Mais cela dérangerait la société, pas Nola. Sa morale se découvrait très élastique quand il s'agissait de ce canon sexy. Pour son plus grand bonheur, quelqu'un avait mis Brendan au parfum de sa mésaventure avec son téléphone, la veille, et le quarterback s'amusait à lui tourner la tête d'un air malsain, en provocant ses tachycardies. Nola ne lui confierait jamais qu'elle était victime consentante. Sinon il arrêterait.
Nola avait compris que la honte et le ridicule ne tuaient point, le jour où Rey l'avait embarquée à l'atelier de Will vêtue d'un vieux pull camionneur reprisé, d'un pantalon de jogging élimé par-dessus un bas de pyjama de grand-mère et des bottes pelucheuses en peau de mouton. Désormais, elle rougissait de ses pensées cochonnes et les assumait. En attendant, comment avaient-ils fait pour ne pas voir approcher cette montagne de muscles et sex-appeal ? La question dut aussi se lire sur le visage coupable de Rudy – sans le mot « sex-appeal » –, car Brendan y répondit :
— S'ils appellent ton père Lightning sur le terrain, moi c'est Shadow.
— Trop vrai ! souffla Ben, adorateur.
— Vous venez d'inventer ce pseudo, avouez ? demanda Timothy, peu dupe.
Dwayne vendit la mèche.
— Quand il s'agit de se vanter, tu peux être sûr de le trouver en tête de liste.
— Boucle-la, minus, le houspilla Brendan, non sans l'étrangler avec affection. Alors, qu'est-ce qu'on traficote ? Ce temps-mort menace de battre un record. C'est pas souvent qu'on nous délaisse de façon aussi unanime pour s'intéresser à quelqu'un d'autre.
Il dévisagea Rudy. De près, le gamin passait pour la version « cassable quasi-copie conforme » du fameux Lightning dont Yakim ne tarissait pas d'éloges.
— Hum, c'est délicat, commença Rudy, embêté.
— Il semble que vous ayez besoin de couverture, fit Brendan.
Son sourire canaille leur révéla qu'une partie de leurs messes basses ne lui était pas un mystère. Rudy l'étudia, un peu méfiant.
— Vous nous offririez votre aide ?
— S'il y a quelqu'un capable de focaliser l'attention du reste du monde sur sa personne, c'est moi.
Pas vantard pour un sou, pensa Rudy, ironique. Il fut tenté de jouer la carte de la franchise. Il ne connaissait cet homme qu'à travers son écran. Autrement dit, le type lui était un parfait étranger. Mais son expression avenante le rendait sympathique. Fait étrange, connaissant la méfiance naturelle de Rudy.
— Si vous êtes aussi voyant qu'une balise, alors vous pouvez appâter les journalistes et les paparazzis.
Certains de ses amis hoquetèrent. Il n'y avait que Rudy pour traiter LE Brendan Solem de « balise » ! Mais contrairement aux autres, Bill et Nico auraient dû comprendre que Rudy avait épuisé son stock de fanatisme avec Red Kellin. Brendan apprécia le trait d'humour. À charge de revanche.
— De quoi il retourne exactement ? demanda-t-il, suspicieux. Vous ne préparez pas un coup foireux, si ?
En plus de son agent, il aurait l'attaché de presse de l'équipe sur le dos, si les paparazzis et les journalistes s'en mêlaient. De facto, le coach en serait averti. Et mieux valait éviter de contrarier cette canaille.
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HOT CHILI - saison 6 ✤ volume 1/2
Romance. Pour le clan Leblanc, folie des grandeurs est raison. Est-ce acte de folie ou résolution raisonnable quand un Leblanc menace un empire de déclin ? Déterminé à exploiter la vulnérabilité de sa puissante famille qu'il juge coupable da...