Partie 2/3
Ils se trouvaient tous les cinq au restaurant, lorsqu'Amélie s'était exclamée après une notification ownetwork© :
— Hey, apparemment Rudy Leblanc organise une soirée dans un lieu inconnu, et toute personne qui trouve l'adresse est invitée d'office !
— Ah ouais ? T'as plus de détails ? avait demandé Daphnée.
— Attends, j'appelle Inna.
Avec moults tournures de phrases, elle était parvenue à convaincre son amie de lui refiler l'adresse par texto. Celle-ci lui avait fait jurer tous ses dieux et ancêtres de ne le divulguer à personne. Daphnée s'était taguée sans scrupule.
— Voir Rudy en chair et en os avant le reste de la promo est quelque chose dont j'aimerai me vanter. De nous deux, j'appartiens plus au cercle proche de Rudy que toi.
— Cole aussi, mais il n'en fait pas un foin, avait opposé Vianney.
Daphnée avait ri, mauvaise.
— Il n'en fait pas un foin parce que sa présence plombera l'ambiance. Il ne sera pas le bienvenu.
Pincée, Amélie avait joué les bonnes samaritaines.
— Ce n'est pas à toi de le décider. Je n'aime pas les gens sectaires. Et ne la ramène pas, c'est moi qui ai l'adresse. Je peux encore choisir de ne pas y aller. Cole est libre de faire comme bon lui semble.
— Dans ce cas, compte-moi aussi, avait dit Vianney. Tout le monde veut voir ce lapin Leblanc.
Puisqu'il était exclu qu'il reste sur le banc de touche, Devin s'était inclus dans la procession. Il ne laisserait pas l'objet de sa visite à Balmer s'éloigner de lui, sachant son temps compté. Il prétextait rendre visite à ses cadets, qu'il côtoyait moins depuis son ascension dans les hautes sphères du cinéma à Brown Alley, mais son cœur se trouvait entre les mains d'Amélie. Désormais singleton pour le reste de la soirée, Cole n'avait plus eu d'autre choix que de suivre.
*
Il croyait naïvement en son immunité, jusqu'à ce que l'autre espèce de gouine mal baisée ouvre sa gueule ! Mais Cole n'avait qu'à se blâmer d'avoir occulté que Mir serait aussi de la partie. Il détestait ce garçon depuis le primaire. Ce type lui foutait les jetons.
— On avait dit pas de portable, murmura Rudy dont la patience avait été entamée. Je croyais les instructions claires.
— Oups, fit Amélie, peu repentante.
Son attitude souffla dans les forges de l'ire de Rudy. Elle ne réalisait pas qu'elle s'exposait au retour de flammes. Ceux qui savaient décoder le visage fermé et les yeux glacials du blond se tendirent. Rudy explosait rarement. Sa colère reposait sur un paradoxe. Ses amis avaient appris que sa voix polaire annonçait le volcan. Cependant, Amélie suggéra :
— Je te le confierai une fois que j'aurai filmé la façon dont il te présentera ses excuses. Ce sera diffusé sur l'END en guise d'exemple. Il est temps de faire passer un message à ceux qui se croient immunisés.
Sous le regard sidéré des Darneyens, son faux sourire n'aurait pas dépareillé avec une auréole. Cole se gélifia, horrifié. Il n'avait jamais compris pourquoi Amélie, si gentille, se trimbalait une réputation de « salope », jusqu'à cet instant. Daphnée ricana, aussi compatissante qu'elle l'aurait été pour une araignée écrasée par sa sœur avec une tapette.
— Tu es impitoyable. Tu vas tuer sa vie sociale.
— Inutile, opposa Rudy.
Il ravit le portable des mains d'Amélie. Armé du mobile, il envoya un crochet du droit dans la pommette de Cole. Le téléphone vola en éclats, du moins sa coque et sa batterie. Sa victime, à terre, jura comme un soudard et tenta de juguler sa douleur en berçant sa joue gauche. Le coup avait été si brusque, si inattendu, que personne ne sut réagir. Rudy s'accroupit, empoigna sans douceur la courte chevelure du déchet et releva son visage porcin.
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HOT CHILI - saison 6 ✤ volume 1/2
Romance. Pour le clan Leblanc, folie des grandeurs est raison. Est-ce acte de folie ou résolution raisonnable quand un Leblanc menace un empire de déclin ? Déterminé à exploiter la vulnérabilité de sa puissante famille qu'il juge coupable da...