Chapitre 85

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Notre petit footing s'est super bien passé. Il m'a fait un bien fou. Cela faisait du bien de pouvoir bouger comme je le souhaitais après une si longue journée... Nous avons peut-être fait une dizaine de kilomètres en course à pied dans la ville, mais si nous avions été chez nous, nous en aurions fait bien plus. Nous avons suivis les conseils, enfin, les ordres de mon père à la lettre. Dès que le soleil a commencé à se coucher, nous avons pris le chemin du retour. Au plus grand malheur de ma louve, nous n'avons pas pris forme lupine. Nous sommes en terrains ennemis, le risque était trop élevé que des sentinelles nous choppent pour nous apporter à leur alpha puisque nous nous sommes des intrus. Mon père aurait dû aller nous récupérer en expliquant que nous étions avec lui et patati et patata. Nous sommes ensuite allés nous coucher, pour être en forme le lendemain.

Ma nuit s'est révélé pleine d'angoisses. Le fait de nous être rapprochés de mes enfants, je me demande si nous allons enfin les retrouvés. Ajoutez à cela la vision de la nuit précédente que je revoyais sans cesse. J'ai envie de les retrouver, j'en ai besoin, mais en même temps, j'ai peur. J'ai peur de l'état dans lequel nous allons les retrouver. De leur naissance au moment où ils nous ont étés pris, le temps passé avec eux était moindre face au temps qu'ils vont avoir passés dans cet endroit. Vont-ils nous reconnaître comme leurs parents ? Ou vont ils considérer leurs kidnappeur comme leurs parents ? Lorsqu'ils pleuraient, nous les prenions dans nos bras, et ils se calmaient parce qu'ils avaient confiance en nous, ils savaient que nous ne voulions que leur bien. Effectivement, à la naissance, les petits bout comme eux sont perdu, ils ne connaissent rien de ce monde, ils sont tout petit face à de nombreux adultes qui leur font peur, un monde qui les effraye. Alors, les parents sont ceux qui vont les rassurer et les protéger. Mais cela fait trois semaines que nous ne sommes plus avec eux, et que d'autres individu s'en occupent, enfin, s'ils s'en occupent.

Alex a été là, toute la nuit, pour me rassurer. J'ai eu beaucoup de difficultés à lui expliquer exactement ce que se tramait dans ma tête, mais il a été là, il a été la pour me chasser toutes mes idées noires de la tête. Alors nous pouvions nous rendormir. Mais le réveil a sonné beaucoup trop tôt en comparaison de notre nuit mouvementée. Mais il a suffit à ce que je me dise que je dois être en forme et respecter l'heure de rendez-vous imposé par mon père, si nous voulons retrouver nos petits. Nous nous sommes alors douchés et habillés pour rejoindre tout le monde dans le hall de l'hôtel pour le service du petit-déjeuner.

Nous sommes à table, tout le monde est déjà présent. Comme pour tous les matins à venir, le petit-déjeuner est à volonté, et il y a du choix. Il y a du poisson cuit, des sushis, du pain, des confitures, et même des céréales !! Il y a du lait, ce qui m'étonne légèrement, puisque depuis peu, les asiatiques se sont mis à consommer ce liquide blanc. Ce matin, dans ma petite assiette, j'ai pris quelques sushis, une tasse de café, des céréales, en l'occurrence des cornes flakes, du pain ainsi que de la confiture de goyave. Oui, je ne suis pas allée de main morte lorsque je me suis prise de quoi manger. Mais hier, je n'ai pas pu chasser, donc avoir ma ration de viande fraîche. Mon corps est en manque de nutriments, je dois alors manger en plus grosse quantité pour espérer apporter suffisamment à mon corps, pour essayer de remplacer la viande. Si je veux tenir avant demain ou après demain, je dois apporter le plus de nutriments possibles à mon corps, si je veux espérer tenir sans sauter sur le premier venu pour le dévorer... alors je mange, je mange plus que d'habitude, ce qui me vaut des lourdeurs d'estomac. Mais quitte à choisir entre tuer un innocent, ou me récolter des douleurs à l'estomac toute la journée, je choisi sans hésitation la deuxième proposition, même si je sais et je sens que Liliana préfère la première, d'ailleurs elle me le fait bien comprendre en essayant de prendre le dessus sur moi. Mais je lutte, et je lutterais toujours. Ma louve est guidée par ses instincts. Elle ne réfléchis pas aux conséquences, elle agit puis elle réfléchit. C'est à moi de la contrôler. Mais je sens que cela ne va pas être une partie de plaisirs, comme si je n'avais que ça à faire ...

- Lily, ton père va nous attendre, nous devrions aller le rejoindre, mais surtout, tu devrais sortir de tes pensées. Je trouve que depuis quelques temps, tu t'y enferme et je sais que cela bouffe ta santé.

- Désolé, allons-y...

Je ne sais pas vraiment si c'est moi ou non, mais en ce moment, depuis quelques temps, j'ai l'impression de ne faire que m'excuser. Et à chaque fois, c'est à la suite d'un moment complètement déconnectée de la réalité, au fin fond de mon esprit, seule avec mes démons. Seule avec mes angoisses. Mais celles-ci me seront retirées uniquement lorsque je pourrais prendre mes enfants dans mes bras, en bonne santé. Une fois que je saurais que mes enfants ne sont plus du tout en danger.

- Bien, maintenant que tout le monde est présent et prêt, nous allons pouvoir y aller. J'ai réservé des voitures, nous allons aller à l'extérieur de la capitale, dans le Sud. Nous ne pourrons pas nous déplacer comme nous en avons l'habitude. La culture nous en interdit, si vous comprenez ce que je veux dire. Alors ne perdons pas de temps et allons-y. Nous avons deux personnes qui nous attendent ...

C'est partis, que les choses sérieuses commencent. Je suis remontée à bloc, prête à combattre qui se mettra sur mon chemin entre moi et mes enfants...

Violet(te) (Un Psychopathe ? Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant