IV 8 - Ça commençait bien

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C'est à partir de ce moment-là que Nani me parla d'une grande maison que les hommes ont bâtie pour les enfants ; une grande maison dans laquelle il n'y a que des enfants et pas de parents ; dans laquelle tous les enfants ont le droit d'aller pour se rencontrer, devenir amis et passer toute la journée ensemble.

De prime abord, il me parut que les hommes avaient fait le plus beau cadeau dont les enfants eussent pu rêver, que nous allions enfin pouvoir bâtir un monde dans lequel il fait bon vivre.

La maison des enfants ! La maison des rêves !

C'est ce que je crus jusqu'à ce que j'apprisse qu'une bonne femme qui se faisait appeler maîtresse - une intruse, donc - cassait le rêve par sa présence.

Quelle trahison, de la part de l'homme, d'avoir pris une maîtresse ! Il a tout gâché.

En fait, Nani m'expliqua que la maîtresse est une gentille dame qui ne vient dans l'école que pour donner un léger coup de pouce aux enfants qui ont entrepris d'apprendre à lire et à écrire. En dehors de ça, elle sait se montrer discrète, de sorte que les enfants ne soient pas gênés par sa présence et que l'école puisse fonctionner exactement comme si elle n'était pas là.

Du moins, c'est ce que je crus comprendre...

De déception en déception, j'acceptai finalement, tenant compte des nombreuses restrictions dont l'école est frappée, de la fréquenter deux années consécutives : une pour me consacrer à l'amitié (maternelle) et la seconde pour apprendre à lire et à écrire (grande école).

DATE ET LIEU DE NAISSANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant