VIII 2 - Un bal bon enfant

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Cette expression : bon enfant était la seule, dans le jargon de nos parents, qui comportait le mot enfant et qui était chargée d'une connotation à la fois tendre et respectable ; qui pouvait être considérée comme un compliment. D'ailleurs, ils ne l'employaient jamais que pour désigner leur propre génération (adulte).

Nous, au mieux, ils nous appelaient leurs enfants chéris ; ne faisant ainsi l'éloge que de leur aptitude à nous aimer donc à être de bons parents. C'était leur côté... bon enfant !

Il y avait beaucoup de monde sur la piste ou il y en avait peu ; ça dépendait des moments. Chacun à son gré, on dansait ou on se remettait debout dans le demi-cercle humain circonscrivant la piste. Ah ! Oui. Il était toujours là, celui-là, clairsemé mais bien visible. On avait le droit, aussi, sans vraiment quitter le bal, de sortir à l'extérieur du cercle ; soit pour marcher un peu, courir, prendre l'air, se reposer les oreilles, parler dans le calme ou avoir une vue d'ensemble. Il y avait plus ou moins de monde à l'extérieur du cercle mais jamais personne n'y dansait. On aurait dit que ç'aurait été tout aussi déplacé que de danser en pleine rue un lundi matin. À l'intérieur du cercle, on aurait dit, aussi, que les gens prenaient soin de ne jamais laisser la piste complètement vide. Sinon, il aurait fallu que quelqu'un refît le pas d'ouvrir le bal. Sinon, la fête aurait été finie.

Les lois du bal n'avaient jamais été écrites, aucun policier n'était là pour les imposer mais tout le monde s'y conformait plus ou moins intuitivement. Sans ça, pas de bal.

Des enfants, il n'y en avait pas beaucoup mais je n'étais pas la seule. Par contre, la Muriel n'était pas là, ni aucun de ses copains, ni aucune de ses copines. Ils étaient sûrement déjà tous au lit, les petits bouseux.

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