Qu'est-ce que je voulais dire ? Je ne sais plus.
On m'a volé la trame de mon histoire ou quoi ?
Que me reste-t-il pour retomber sur mes pieds ? Un mot, le titre de mon chapitre : la frime. C'est un mot à Nani, ça : c'est de sa bouche que je l'ai entendu. Maman parle plutôt des « apparences ». Les deux mots ne veulent pas dire exactement la même chose ; du reste, la connotation est différente que cela vienne de Maman ou de Nani.
Non ! Je ne suis supposée analyser ni la frime de Nani ni les apparences de Maman. La maîtresse m'a dit que si ma mère et ma sœur ont quelque chose à exprimer, elles n'ont qu'à écrire leurs propres livres. Moi, je dois toujours ne placer que moi-même au centre de mon récit. Ce n'est pas une question d'égoïsme. C'est simplement que si je veux rester au plus proche de la vérité, je dois m'appliquer à relater ce que j'ai moi-même vu et vécu ; pas ce que j'ai entendu dire à droite, à gauche.
Si je pars des mots frime ou apparence, je dois me demander ce qu'ils évoquent pour moi ; quels souvenirs ils ravivent... comme, par exemple, le monstre aux trois apparences... ou bien, l'étrange comportement d'Anne... et aussi, les loubards du bal de Cesson-la-Forêt.
VOUS LISEZ
DATE ET LIEU DE NAISSANCE
Non-FictionPremière partie de : SEX AND DESTROY Un nouveau son rock ?