En y pensant, le souvenir me revint en mémoire. C'était quelques mois plus tôt, lors d'un dimanche du mois de juin que nous avions passé chez Tonton Frédéric et Tata Lili. Pendant le repas, Maman, comme à son habitude, n'avait pas pu s'empêcher de casser l'ambiance en me disant :
« Tu veux une fessée ? »
Vite ! J'avais regardé Tonton pour qu'il vînt à mon secours parce qu'en général, il prenait ma défense. C'est là qu'il m'avait dit :
« Si un garçon baisse ta culotte, c'est du viol. Faut pas te laisser faire ! »
C'est en septembre, en ayant vu Nadia se faire baisser sa culotte, que je compris... que ce que les grandes personnes appellent fessée déculottée, c'est du viol et ça, ça ne me faisait vraiment pas rire. J'aurais volontiers échangé ma place avec Nadia.
Je savais qu'il fallait relativiser. Quand Tonton m'avait dit :
« Si un garçon baisse ta culotte, c'est du viol. Faut pas te laisser faire ! »,
Maman s'était levée de table et avait dit :
« Moi, je m'en vais » ;
Papa s'était levé à son tour et avait dit à Tonton :
« Viens ! On va s'expliquer dehors. »
Tata était intervenue pour calmer le jeu et avait dit à Maman :
« On sait bien que c'est pas toi, le croque-mitaine, mais si la petite rencontre le croque-mitaine, il se comportera exactement comme toi pour obtenir d'elle ce qu'il veut. » (genre : « Viens chercher ta fessée ! Dépêche-toi ! »)
Tonton avait ajouté :
« Elle est trop obéissante, c'est inquiétant. Il faut qu'elle apprenne à ne pas se laisser faire. »
Moi, je voulais seulement devenir parfaite.
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DATE ET LIEU DE NAISSANCE
Non-FictionPremière partie de : SEX AND DESTROY Un nouveau son rock ?