III 2 - Arrivée gare de Courbevoie

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L'escalier menait à une ruelle qui longeait la voie de chemin de fer. De l'autre côté de la rue, il y avait une rangée de bâtiments. Là, c'était la boulangerie. Un peu plus loin était accrochée une étrange inscription : le vieux manoir.

« Qu'est-ce que c'est, un manoir ? »

demandais-je à ma mère chaque fois que nous passions devant. Je voulais entrer et visiter.

Pourtant, ma mère me répondait à chaque fois qu'il n'y avait rien à visiter. Il n'y avait même pas de manoir. Cette inscription était l'enseigne d'une ancienne boutique de marchand de vin.

La devanture avait été retirée. On ne voyait là pas plus la trace d'une boutique que d'un manoir et moi, je restais persuadée qu'un mystère planait en ce lieu.

Il aurait fallu demander au contrôleur de la SNCF. Il me semblait bien qu'il s'était aventuré à visiter le vieux manoir et qu'une partie de lui en était restée prisonnière.

La ruelle était ensuite coupée perpendiculairement par une grande route. Le portail qui se dressait à l'angle d'en face, c'était l'école des garçons. Si nous avions continué tout droit, nous aurions vu, paraît-il, la maternité dans laquelle je suis née. Si nous tournions à gauche, nous passions sous le pont de la ligne de chemin de fer mais nous habitions à droite, dans le vieil immeuble en pierre au bout de la rue.

J'ai longtemps cru que les voisins étaient d'origine : c'étaient tous des vieux, à part la famille du premier et nous.

Au deuxième étage, la première porte à gauche, c'était l'appartement à Pépère et Toutouille. Le nôtre était au fond.

On entrait sur un couloir et, tout au fond du couloir, la porte à droite, c'était ma chambre.

DATE ET LIEU DE NAISSANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant