Après Chambord

4 0 0
                                    

Comme les vieux châteaux que l'on visite aphones

Et qu'on voit habillés de communs ornements,

Armurés de tableaux, garnis d'ameublements,

Emplis d'antiquités, tapissés de cretonne,

Pour mieux faire oublier leurs mémoires atones :


Les hommes sans parure ont d'affreux dénûments ;

Il faut les décorer, en tristes monuments,

Sans cette fausse armure, un grand vide y résonne.


Ce silence qu'on jette en marchant dans les froids

Des façades-squelette : est-ce un lointain effroi

De nos propres regrets d'enveloppes désertes ?


J'ai voulu sous la pierre éveiller la Couleur,

L'Authentique en lumière et l'Humain en douleur,

Sans arrêt, sans apprêts... mais presque en pure perte.


Écrit le 21 juillet 2022. Publié le 19 décembre 2022.

HormisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant