Qu'elle est belle exposée, ô blanche Impératrice !
Tout à fait dévêtue, elle ose imaginer
Que son roi est occis, qu'il faut qu'elle périsse
Sauf à faire au Vainqueur l'offre des dominées.
C'est la loi de la Guerre, inflexible Justice :
Elle consentira au lieu d'être échinée ;
Le ventre sur la couche, elle est prête au supplice ;
Elle porte un sang noble et c'est sa Destinée.
Comme un Titus approche, en grande Bérénice,
Elle ouvre bien en Croix ses jambes condamnées ;
Les bras au long du corps, en hautain sacrifice,
La fesse au galbe pur livre son périnée.
Elle ferme les yeux sur le drap que tapisse
Le lit à baldaquin de son tendre hyménée ;
Qu'elle n'y pense plus, il faut qu'elle endurcisse...
Et déjà entre l'Homme à la sûre menée.
Elle attend. Que c'est long... Sa pose rédemptrice
Pourtant ne fait nul doute et doit le fasciner ;
Ou serait-ce des gens qui, pieux, se dévêtissent
En sentant le respect d'une peau satinée ?
Il descend sur son dos d'un geste de coulisse ;
Elle sait son devoir sans qu'il l'ait « bassinée »
De fluide ou de chaleur ; lors amplement il glisse,
... Et l'onde la surprend sitôt invaginée.
Oh ! grand Dieu ! Est-il maure ? Une lance ! Quel vice !
Il va tellement loin ! Il est tant dessiné !
Elle sent aux parois de son profond calice
D'un guerrier musculeux la puissante pinée !
Mais il a des égards ! Mais il est propre et lisse !
Il caresse ses chairs joliment vallonnées,
Il se frotte en douceur, sensible à ses blandices,
Africain seulement pour savoir pilonner !
Elle est prise d'émoi : cette œuvre d'armistice
À laquelle elle avait malgré soi incliné,
À présent subjuguée, en est-elle complice ?
Reçoit-t-elle l'Hommage ? Elle est tant câlinée !...
Il lui demande alors depuis sa médiatrice :
« Ô ma Dépouille opime et bonne Dulcinée,
Accepte prestement de relever la cuisse,
Que ma hampe te fasse un effet plus inné ? »
Comme elle s'exécute afin qu'il l'assouvisse,
Espérant ses affronts toute la matinée,
Son Altesse devient une pauvre génisse,
Gémissant sous le joug de cet Empereur-né...
Et puis songe en jouissant dans ses désirs d'actrice :
« Qu'il est bon d'être au fond ainsi assassinée ! »
Écrit le 17 juillet 2024. Publié le 9 octobre 2024.