Péremption

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Ne crains pas tant, Amour, que l'appât de ton corps

Te fasse désaimer quand tu seras vieillie :

Dans mon appétit d'ogre adorant la saillie

Tu puises trop la foi en ma faim des records.


Mais tu n'as pas compris ce qui m'attire alors

Dans la forme des chairs sémillante et jaillie :

C'est la santé vivante, artiste, enorgueillie,

C'est l'entretien de soi et le goût de l'effort.


Des seins moins élevés et de moins fermes cuisses

Ne te priveront pas de ces nobles blandices,

Tandis que mon esprit : le surestimes-tu,


Étant moins découvert ? Puis il se peut qu'il passe :

Il me sera ardu de garder ses vertus.

– J'ai ainsi plus de crainte, Amour, que tu te lasses ! –


Écrit le 25 juillet 2023. Publié le 3 novembre 2023.

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