Oseras-tu me dire en voyant de Satan
L'instrument écarlate à l'effet si patent,
Et qui te fait rougir, et que ton corps attend :
« Va-t-en ! » ?
Oseras-tu me dire, alors que je t'apprête
D'une bouche déliée – habile majorette –
En léchant goulument ta si sensible crête :
« Arrête ! » ?
Oseras-tu me dire en quelque odieux défi,
Cependant que ma langue insidieuse amplifie
Les élans de ton ventre amoureux qui s'y fie :
« Suffit ! » ?
Oseras-tu me dire, après maintes caresses
Où mes doigts ont usé de toute leur adresse
Les plaisirs de tes sens, cuisses, seins, sexe et fesses :
« Mais cesse ! » ?
Oseras-tu me dire, et d'un aveu altier,
Alors que j'ai conquis par un pouvoir entier
Ta pudeur et ta peur sans honte ni quartier :
« Pitié ! » ?
Oseras-tu me dire, ouverte comme un pot,
Satisfaite du vœu d'être prise au capot
Où l'acier et mes mains te réchauffent la peau :
« Repos ! » ?
Oseras-tu me dire, atteignant le Salut,
Emportée à ton comble, arrimée au phallus,
Remontant les degrés de tout ce qui t'a plu :
« Pas plus ! » ?
Oseras-tu me dire en un râle lassé
Parce que j'ai trois fois, en grands spasmes, cassé
Tes souffles et tes reins, exaucée, harassée :
« Assez ! » ?
Oseras-tu me dire, au terme de ces faims
Où je t'ai surmontée en fantasmes surfins,
Après avoir joui jusqu'aux tendres confins :
« Enfin ! » ?
Oseras-tu me dire à bout de tes substances,
Assoiffée, en voyant mon appétit immense
Qui, un temps dégonflé, lentement recommence :
« Vacances ! » ?
Oseras-tu me dire, en sachant quel don m'est
De toi à moi si doux, cependant que l'on met,
Sur ce plat que tu sers, tous deux de si bon mets :
« Non ! » ? Mais...
Je sais ce que tu dis après nos corps à corps,
Passés quelques instants, quel que soit le décor,
Ce mot suave et béni qui nous remet d'accord :
« Encore ! »
Écrit le 18 juillet 2024. Publié le 22 octobre 2024.