Illusion du voyage

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Et pourquoi partirais-je ? Où qu'on aille et qu'on soit,

C'est toujours sa vision intime qu'on déplace,

Comme une partition, bienheureuse ou bien lasse,

Puisque tout est solfège, on est seul avec soi.


À quoi que l'on s'agrège, un spectacle n'assoit

Que représentations qu'on oublie ou enlace,

On n'a de sensations que selon ce qu'on classe,

Le désert ou la neige enthousiasme ou déçoit.


Pour l'honnête penseur insensible aux dommages,

Il n'est pas d'extérieur, seulement des images :

En tout ce qu'on transporte on ne se quitte pas ;


C'est pourquoi le décor est pour lui inutile,

N'importe où est son corps à son penser fertile,

Sans franchir une porte, il fait un bon repas.


Écrit le 13 janvier 2024. Publié le 9 mars 2024.

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