Du dos de ma main tendre à ta cuisse, polies,
D'un mouvement je puis arrêter
Tes airs apprêtés :
Mon habile toucher t'humilie.
Poursuivant sa menée, une phalange lie
– Imperturbable gracilité –
Ta déjà si fluide suavité
Au languide Léthé où tes esprits s'oublient.
À tes yeux refermés la lumière abolie.
Tu as inconsciemment écarté,
– Abandon de ta jambe et subtil aparté –
L'antre de ta chair que ton désir déplie.
J'attarde sous l'aveu de ta passion jolie,
Au seuil de ce palais un soldat entêté ;
C'est un homme patient – tu le sais – à quêter
Au bouton lancinant ta folie.
Tout soudain sur ma lime assouplie
Ton doigt s'est jeté ;
En cadences je sens haleter
Ta gorge pâlie.
Mes assauts dirigés... L'aboulie...
Ton corps contracté...
Habité... acté...
Ta béance emplie...
... L'Accomplie !...
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Ce regard ! – Sous le drap, tes deux bras abrités –
Fixe. Luisant. Poignant. Toute Féminité.
C'est ton Amour immense après cette embolie.
Écrit le 20 juillet 2022. Publié le 6 décembre 2022.