Le Chant du Vampire

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Deux mille ans ont passé, et puis mille ans après ;

Des aurores de sang au morne crépuscule,

Sur ce monde indécent de progrès minuscule,

J'ai marché bien assez, malgré tous mes apprêts.


Jamais je n'ai compté jusqu'où je me battrais :

Je n'ai mis qu'un instant – à présent, je recule –

Pour finir, insistant, le sinistre opuscule

De cette humanité sans effets ni attraits.


Pourtant j'aimais la grâce en leurs femmes diverses :

Il n'en reste plus trace, ô Saintes ou Perverses !


Je n'expierai pas ni l'auguste pâleur,

Ni l'éternelle nuit et ni la solitude,

Mais j'ai tant vu l'Ennui, faute de finitude,

Que je crois au Trépas – mon immortel malheur !


Écrit le 9 janvier 2024. Publié le 28 février 2024.

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