Chapter 90: Funeste anniversaire

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Avant que vous ne vous lanciez dans l'apprentissage des sortilèges que j'enseigne dans ce carnet, je crains de devoir modérer votre impatience et vous inviter à lire cette introduction. D'abord, j'ose croire que mes chapitres sur les magies sensorielle et tactile ont été lus et retenus. Ensuite, je vous rappelle que certains sortilèges sont de loin plus puissants que tout ce que vous pourrez faire avec la magie corporelle lambda : il faut les considérer en tant qu'« ultimes recours ». Pour conclure, même si je vous affirmais, dans le chapitre sur la magie tactile, qu'il vous arrivera peut-être d'être perçu comme un demi-dieu, gardez les pieds sur terre.

Pour vous offrir un rapide aperçu des sortilèges présentés dans cette partie du journal intime, je dirai qu'il ne vous faudra pas beaucoup plus de sorts et de maléfices pour devenir redoutables. La Pression Divine apprendra à vos ennemis à ne pas vous approcher de trop près, car seul un doigt pour permettra de lui briser des os – et ça brise bien d'autres choses. Le Pied du Titan est à utiliser avec modération et le plus loin possible d'une bâtisse à peine capable de survivre à une tempête, car il déclenche un mini-séisme. L'Index d'Eros ravira votre compagne les nuits où vous ne serez pas en mesure de lui procurer le plaisir qu'elle attend de votre « tête-à-tête » - mais ne vous en servez pas trop souvent, la dame pourrait le préférer à vos performances physiques. Je termine avec l'un de mes petits bijoux : l'Œil impérieux, qui...

Harry arrêta sa lecture ici, connaissant déjà le pouvoir de l'Œil impérieux. Rangeant le journal de Vergremp au fond de sa poche, il lança un regard au plateau d'argent qu'il avait posé sur la table de la cuisine. Le traditionnel, indémodable et délicieux petit déjeuner que Lysandra et lui prenaient tous les matins était bientôt prêt, à la seule différence que c'était aujourd'hui lui qui l'avait préparé du début à la fin pour épargner à la Serpentard de fournir trop d'efforts : la magnifique jeune femme, en effet, était clouée au lit avec une fièvre de cheval et des quintes de toux brutales. Aussi la ménageait-il au mieux, même s'il ne pouvait nier se réjouir de la maladie de Lysandra, car elle lui garantissait d'avoir une bonne partie de la journée de libre pour continuer sa lecture du livre de Leandros, et peut-être même s'intéresser plus sérieusement à l'Œil de voyage ombragé.

Il s'en voulait un peu de laisser Dumbledore se débrouiller tout seul dans la recherche du Horcruxe dissimulé à Gringotts, mais il savait que le directeur comprendrait : Lysandra était douée pour tempérer sa curiosité, mais les mystères ne disparaissaient jamais de son esprit et elle finissait toujours pas revenir à la charge pour les élucider, quitte à déclencher une dispute. Néanmoins, le plus important, à l'heure actuelle, était le grimoire de Leandros et l'acquisition de l'indice qui pourrait conduire Harry jusqu'à la Goutte du Temps. A bien y regarder, il restait tout juste un trimestre avant la fin de l'année : dans l'alternative, Malphas et Voldemort avaient lancé leur attaque sur Poudlard au mois de juin, et il n'oubliait pas la mise en garde de Toma, qui affirmait que l'Aîné n'attendrait pas jusqu'à juillet pour prendre d'assaut l'école de sorcellerie. Or, la relique de Bossoumba présentait un avantage de taille, car figeant le temps quelques instants – sans doute assez pour limiter les pertes, voire même porter un coup fatal aux Mangemorts.

Faisant bondir le bacon de la poêle pour le faire atterrir dans l'assiette, entre les œufs brouillés et les pancakes, Harry ramassa le plateau et sortit de la cuisine en ressassant la réception de la veille. Le dîner avait été un succès assez étonnant, les parents avaient tant apprécié qu'ils prévoyaient déjà de s'inviter les uns les autres une fois les adolescents retournés à Poudlard, et Harry était lui-même convié cet été à venir manger chez les Deadheart et les Gamp. Comme à son habitude, Elsa n'avait pas manqué de glisser quelques commentaires sous-entendant que le Gryffondor et sa fille ressemblaient à un couple de jeunes fiancés. Ce qui intriguait le plus Harry, toutefois, était les messes-basses que Lysandra et Callista avaient faites juste avant le départ des Gamp. Quant à la maladie de la belle jeune femme, il ne faisait aucun doute que son escapade, vêtue d'une simple nuisette, sous une pluie fraîche et battante, en était la cause : quelques minutes avant qu'ils n'aillent se coucher, en effet, un vieux hibou fatigué s'était évanoui dans le jardin, et la Serpentard n'avait rien trouvé de plus intelligent à faire que d'aller le chercher sans prendre la peine de se couvrir davantage.

les reliques des ainesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant