Chapter 78: Professeur Tumter

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La première séance de résistance à l'Imperium fut aussi navrante qu'encourageante : même si Deadheart ne fut pas capable de combattre le Sortilège Impardonnable, elle manifesta parfois quelque réticence à obéir aux ordres commandés par Harry. Celui-ci en regretta presque de ne pas avoir suivi l'idée de Gamp, qui contraignait la belle Serpentard à l'embrasser – cependant, l'exercice n'était guère destiné au profit personnel, mais à la solidarité et à la sécurité de Deadheart. Ils ne parlèrent pas beaucoup après le cours, se changeant chacun leur tour dans la salle de bains, puis se couchant, fatigués, la superbe jeune femme serrant étroitement sa peluche en forme de lion pour en savourer la douceur et le confort, bien qu'elle fût moins grande que son loup.

Lorsqu'il se réveilla le lendemain matin, Harry mit quelques secondes à émerger, et davantage pour assembler les pièces du puzzle de son malaise : Malphas était libre, évadé, foulant de nouveau la terre ferme pour conquérir un monde sans Astaroth… Plus que jamais, l'urgence était à l'entraînement – si les Guides attendaient que Harry mette la main sur la Goutte du Temps de Bossoumba, le Gryffondor n'oubliait pas que Tumter s'était proposé de le former à la guerre à venir, tout comme il lui avait suggéré de tenter le parcours de Rumors. Combien de temps faudrait-il au Marcheur de Mort pour revenir d'entre les morts ? se demanda-t-il encore une fois, conscient que la menace d'un Marvennor insensible aux dommages collatéraux était tout à fait sérieuse.

Harry soupira et tourna la tête vers Deadheart, encore endormie et souriant d'un air rêveur, comme si rien ne la comblait davantage que de se serrer à sa peluche. Le spectacle était aussi hypnotique que surprenant, mais Harry, au prix d'un gros effort, s'arracha à sa contemplation pour tendre un bras vers la bretelle de la nuisette de la belle jeune femme et la remettre sur place, celle-ci ayant glissé dans la nuit. Puis il s'extirpa hors du lit et entra dans la salle de bains, emportant avec lui son sac de vêtements propres.

Que préparait donc le massalien ? A quoi ressemblerait son entraînement ? Harry était persuadé que Tumter ne plaisantait pas en qualifiant son niveau d'« appréciable, mais déplorable », et il se demandait bien quel était celui du Serpentard lorsque celui-ci parvenait à s'évader presque entièrement de la geôle d'Ambani. Même Neuer, son principal rival à Massalia, n'avait pas fait le poids face à Tumter… Toutefois, ce que Harry espérait vraiment des cours que le massalien lui donnerait, c'était d'obtenir des informations sur la Lignée Maudite : Montil, Dagmort, Guimers, Gousman, Porgat, Manings, Rumors, Grinval… Sans jamais avoir vécu à la même époque, ils avaient tous avoir su ce que leurs prédécesseurs avaient accompli. Tumter lui-même avait reconnu connaître l'existence du parcours de Rumors. Qui étaient-ils ? Comment étaient-ils choisis pour être des Maudits ? Des questions dont Harry aimerait avoir les réponses. Mais ce n'était pas tout, et il songea qu'il lui faudrait faire une liste de tous les mystères encore irrésolus pour n'en oublier aucun une fois qu'il accèderait à la Connaissance.

Lorsqu'il ressortit de la salle de bains, il aperçut Deadheart qui se redressait dans le lit, passant une main dans sa longue chevelure noire et brillante, la peluche en forme de lion fermement serrée contre elle.

− Il est quelle heure ? marmonna-t-elle.

− Tout juste dix heures, indiqua Harry. Tu devrais te dépêcher, on va rater le petit déjeuner.

− Je passerai par les cuisines, déclara Deadheart. Tu peux aller prévenir mes amies que j'arrive ?

Harry opina et, son sac à la main, se dirigea vers la porte de la Salle sur Demande. Sortant, il longea le couloir de Barnabas le Follet, tourna et emprunta le chemin le plus rapide pour rejoindre la tour Gryffondor. La superbe Serpentard ne mentait pas : il lui semblait avoir bien mieux dormi en sachant quelqu'un à côté de lui – même s'il se doutait que c'était surtout de la savoir à côté de lui qui l'avait aidé à se reposer complètement.

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