Chapter 92: Les Malsains

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La deuxième semaine de vacances sembla passer aussi vite qu'une nuit. Le deuxième gage de Lysandra, qui la contraignait à abandonner ses peluches pour dormir accrochée à Harry, la convainquit de réitérer l'expérience les nuits suivantes, si bien que Harry se réveilla enlacé par la magnifique jeune femme tous les matins des vacances. Comme convenu, elle prit tous les petits déjeuners en sous-vêtements, trouvant toutes sortes de recettes faciles et délicieuses dans le livre de cuisine ramené des Anciens Temps par le Gryffondor. Toutefois, Harry était quelque peu inquiet, car Lysandra, non sans un sourire mystérieux, lui annonça qu'elle ne prendrait pas de bain avec lui – il était donc l'incapacité de réaliser le gage où il devait l'embrasser, mais il n'insista pas, déterminé à accepter les conséquences de son échec devant Moira et se demandant ce que sa « presque-amoureuse » avait en tête.

L'entraînement reprit dès le lendemain de l'anniversaire de Lysandra, celle-ci rattrapant son retard sur Harry et lui-même progressant lentement en Altération. Si étrange que cela puisse être, la consommation d'amorgire, pour les dix-huit ans de la Serpentard, lui avait fait entrapercevoir la magie présente dans l'air, comme si l'œil gauche hérité d'Astaroth avait momentanément développé une nouvelle faculté sous les effets de l'alcool. Il avait requis trois jours pour parvenir à la détecter en étant sobre et sans la Pierre du Savoir, mais il était incapable d'ouvrir la moindre faille sans le collier.

Parallèlement, Lysandra bénéficia de la lecture des deux chapitres suivant la mort de Morgan, sans voyage aux Anciens Temps. Il apparut que, suite à l'apparition de l'Exterminateur pendant la fête célébrant l'anniversaire de la princesse Alana, quelques citadins avaient trouvé le courage de partir à la recherche de l'homoncule, les bruits du terrible combat qui se livrait entre les Exterminateurs et Morgan leur permettant de s'orienter. Ils avaient fini, peu de temps après que le silence fût revenu, par découvrir l'Aîné mourant et un unique Exterminateur en piteux état, mais vivant. Le décès de Morgan fût annoncé en même temps qu'une bonne partie du continent en apprenait l'existence. Si le chapitre concluait sur la dispute « incompréhensible » entre Astaroth et Alana et le départ – tout aussi incompris par les sujets de l'Empereur – de la princesse, le chapitre suivant se concentra davantage sur tous les changements que la politique du dernier Aîné en liberté apporta :

« Craignant que la beauté et le titre de sa fille ne fassent l'objet de quelque malveillance, Astaroth entreprit de garantir une sécurité maximale à travers l'Empire, écrivait Leandros. Les femmes prirent plus d'importance, car nombre d'entre elles avaient souffert pendant les conquêtes de Malphas et approuvaient désormais certaines des décisions de l'Empereur. A Walinor, dans l'ancien royaume de Beherit, l'expression « A la juste mesure » devint un slogan des Régences continentales : les assassins étaient tués, les violeurs émasculés, les voleurs ensorcelés à hauteur des mains pour que celles-ci les fassent souffrir chaque fois qu'une pensée criminelle leur passait par la tête. Astaroth intervint personnellement pour démontrer son pouvoir, notamment face aux résistances humaines, désireuses de se débarrasser de l'Empereur pour gouverner à leur tour. En l'espace de cinq années, l'Empereur transforma un monde chaotique, blessé, criminel, en un havre de paix. La popularité d'Astaroth et de son régime fût telle que les anciens royaumes d'Armenkhar et de Bossoumba se rallièrent d'eux-mêmes à l'Empire. »

Le matin de la rentrée, Lysandra fît quelque chose qu'elle n'avait encore jamais fait : apporter le petit déjeuner au lit, s'étant réveillée pour la première fois avant Harry qui ne manqua pas de remarquer qu'elle portait toujours des sous-vêtements malgré qu'elle lui eût annoncé que ce privilège cesserait dès la fin des vacances. Elle déposa le plateau sur les couvertures et s'assit à côté de lui, tapotant du bout du doigt sa joue pour recevoir son Bisou du Matin, comme Moira l'appelait.

les reliques des ainesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant