Chapter 105: Le problème Pearce

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Lorsque le vendredi arriva, Harry crut qu'il s'était écoulé une semaine depuis son passage à Klaosm. Il avait la désagréable impression de stagner, aussi bien dans son entraînement que dans sa recherche de la réplique de l'épée de Gryffondor. Certes, la veille, il avait totalement maîtrisé le duel contre les quatre illusions des Serpentard, mais en y ajoutant Debbie, il avait pris la déculottée la plus mémorable de toute son existence. D'autre part, l'éventuel septième Horcruxe lui échappait toujours : la Projection avait beau parcourir le département des mystères en long en large et en travers, il n'en avait trouvé aucune trace, et même lorsque son œil rouge se contentait de suivre Rookwood, le Mangemort ne lui offrait aucun indice sur la localisation de l'épée. C'était à se demander si Dumbledore ne s'était pas trompé en pensant que Voldemort placerait un Horcruxe au sein du ministère, se répétait-il souvent.

Ce jour-là, toutefois, il s'accorda une journée de repos et décida de ne profiter que des bonnes nouvelles, et elles étaient un peu plus nombreuses qu'à l'ordinaire. S'il était impatient de retrouver Lysandra et une partie de ses amis, il n'oubliait pas son dîner lui permettrait d'acquérir d'éventuelles informations sur les manigances du ministère de la Magie. Dumbledore n'avait encore donné aucune nouvelle, mais Harry devinait que le directeur de Poudlard attendait de récolter tous les renseignements qui l'intéressaient pour se manifester de nouveau – malgré tout, même si le vieux sage obtenait toutes ces informations, il leur resterait un obstacle à franchir : Altimor Pearce. Il n'osait se l'avouer qu'à moitié, mais cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi impuissant.

Fort heureusement, ce sentiment disparut dès qu'il dut s'atteler à la préparation des plats. Fidèles à Klaosm, les spécialités offraient une véritable explosion de saveurs diverses que cosmopolites. Pour la première fois, Harry avait même dû se rendre dans des épiceries exotiques pour acquérir des ingrédients relativement semblables à ceux qu'il n'avait pas achetés à Klaosm lors de sa dernière excursion dans les Anciens Temps. Tout au long de l'après-midi, la cuisine fut enveloppée d'un méli-mélo d'arômes qui l'enivra agréablement, à tel point qu'il eut régulièrement faim malgré un copieux déjeuner.

Lorsqu'il eut enfin terminé, il passa par la salle de bains puis par sa chambre pour enfiler une robe de sorcier propre. Au fil des heures, il avait momentanément oublié qu'il retrouverait Mr Deadheart en tant que futur gendre, mais en redescendant au rez-de-chaussée pour rejoindre la salle de réception, ce détail lui revint en mémoire. Comment cela se passerait-il ? Il savait à quel point le père de Lysandra la couvait, rechignant à la voir être séduite par quiconque, mais Harry savait qu'il n'était pas le soupirant lambda de la magnifique Serpentard. Cela jouerait-il en sa faveur ? Mr Deadheart considérerait-il qu'un adolescent en sachant plus que lui sur Marvennor méritait d'épouser sa précieuse fille ?

Laissant nappe, sets, vaisselle et bouteilles se mettre en place sur la longue table, Harry se tourna vers l'horloge. Encore un petit quart d'heure avant que les invités n'arrivent, et il ne lui restait plus qu'à installer l'apéritif sur la table basse. S'il gardait l'amorgire pour le dîner, il avait prévu quelques boissons achetées à Klaosm pour accompagner les biscuits, les canapés et les bouchées qu'il avait préparés. Il lui fallait encore mettre les plateaux, mais il attendrait le tout dernier moment, pensa-t-il tout en s'asseyant dans un fauteuil, le regard fixe.

Son œil gauche s'illumina aussitôt, tandis que la Projection partait comme une balle de fusil à travers la fenêtre proche puis s'élevait progressivement dans les airs, juste assez pour passer par-dessus l'enceinte de la propriété. Il redescendit aussitôt et zigzagua entre les troncs, faisant tout le tour du domaine pour essayer de repérer une quelconque présence suspecte. Lysandra sachant pertinemment que la cheminée sonnait chaque fois que quelqu'un cherchait à entrer dans le manoir, elle avait envoyé des lettres aux Potter et aux Gamp pour leur donner rendez-vous à l'entrée du Bois Maudit afin que tous le traversent jusqu'à destination. Harry ne doutait pas que, quel que soit leur nombre, les éventuels espions de Voldemort n'oseraient pas attaquer trois familles, mais jusqu'à présent, le Gryffondor n'avait encore jamais employé la Projection pour essayer de détecter toute présence Mangemort – et comme il avait encore dix bonnes minutes à tuer, il se dit que c'était le meilleur moment.

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