chapitre 42: le musée de Manings

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L'élever au rang du Marcheur de Mort… La pensée travaillait singulièrement Harry : bien qu'il eut conscience que le Marcheur de Mort disposait – ou avait disposé – de pouvoirs qu'il n'obtiendrait jamais, il s'imaginait mal rivaliser avec un être qui avait sillonné le monde pendant des milliers d'années. Néanmoins, les liens semblaient se resserrer : la Lignée Maudite paraissait en effet en savoir beaucoup sur Marvennor ! Grinval n'avait-il pas cité le nom que Leandros et l'Empereur lui-même lui donnaient ? Teegan Rumors n'était-il pas le dernier sorcier que le Promeneur des Rêves avait rencontré ? Jonas Guimers n'avait-il pas joué un rôle dans une légende associée au Marchand du Désespoir ?

− Potter !

Harry se retourna, se félicitant au passage de ne pas s'être attardé dans le Sanctuaire. Bowman s'approchait en compagnie de Deadheart, visiblement réjouie. S'il était resté plus longtemps dans le Sanctuaire, il ne doutait pas que les deux jeunes femmes seraient passées devant le portrait de Charisma Peverell – peut-être même à l'instant où il le franchirait.

− Tu as réussi, affirma-t-il.

− Bien sûr, dit Bowman avec un large sourire, et sans avoir à lui montrer ne serait-ce qu'une épaule ! J'admets que ta boisson est extraordinairement efficace, mais il s'avère que le rituel pose un sérieux problème : Pullman – l'arrière-grand-tante – n'était certes pas aussi nue que l'histoire le prétend, sauf qu'elle n'était pas non plus dans une situation totalement innocente puisqu'elle embrassait à pleine bouche l'un de ses camarades. Il semble qu'un baiser soit nécessaire pour activer l'enchantement permettant d'accéder à la salle. Le tribut de sang est également nécessaire, apparemment : Wendy Pullman s'était entaillée l'épaule à cause de la hallebarde d'une armure quand son copain s'était montré un peu trop passionné.

− Comment se fait-il que son copain n'ait pas approuvé ses propos, dans ce cas ?

− Il n'est pas resté assez longtemps, dit Bowman. Apparemment, juste après que Pullman ait été blessée, il y a eu un bruit dans le couloir voisin et son copain s'est enfui à toutes jambes, en abandonnant Pullman sur place. Je connais le couloir exact, et j'ai bien l'intention d'en profiter !

Harry réprima à grand-peine un soupir.

− Quoi ? demanda-t-il, résigné.

− Etant donné que tu as impitoyablement abandonné Lys' sur la piste de danse et que Callista s'occupe d'offrir Pullman à ses ennemis, elle devra nous accompagner ! décréta Bowman.

− Etant donné que tu es plus tentée par embrasser une fille qu'un garçon, je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit présente en ce moment et mise à l'écart, objecta Harry.

Bowman lança un regard interrogateur à Deadheart, comme si l'idée d'embrasser sa meilleure amie ne lui était pas venue à l'esprit. La magnifique Serpentard hocha simplement la tête.

− Alors, allons-y ! se réjouit Bowman, enthousiaste.

− Pas maintenant, dit Harry. Venez avec moi.

Il tourna les talons et sentit les deux Serpentard échanger un regard intrigué, mais elles le suivirent malgré tout sans poser de question. Il les entraîna à travers les deux couloirs qui les séparaient du portrait protégeant l'accès au Sanctuaire.

− Qu'est-ce que Webster fait ici ? s'étonna Bowman en jetant un regard vers le fond du couloir.

− C'était lui, mon adversaire du soir, dit Harry en haussant les épaules.

− Peu probable, intervint Deadheart. Il y a encore dix minutes, il me demandait une danse…

Harry se retourna, très intéressé, pour observer le corps inanimé du prétendu Serdaigle. Deadheart n'exagérait, ne mentait certainement pas, il n'y avait donc qu'une seule signification possible : le Webster battu par Harry ne devait son identité qu'à un usage de Polynectar.

les reliques des ainesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant