Chapter 101: Le Vendredi Révélateur

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Chaque examen passé était un soulagement éphémère, car il fallait se concentrer presque instantanément sur la prochaine épreuve. La routine s'était installée à la sortie de la Grande Salle : les élèves ayant apporté les manuels scolaires avec eux concentraient toutes les attentions pour faire le bilan des bonnes réponses qu'il fallait apporter à l'examen – l'occasion pour les uns d'être soulagés et pour les autres, d'angoisser un peu plus sur la note qu'ils auraient dans telle ou telle matière. Aussi ridicule que cela puisse paraître, il sembla que la « Cérémonie de So' » fonctionnait plutôt bien : au petit déjeuner de jeudi, Mary mangea les treize crêpes à la poire et au chocolat et vit, à sa propre stupéfaction, qu'elle n'avait commis aucune erreur lors de l'examen théorique de métamorphose.

Le lendemain matin, et comme tous les autres jours de la semaine, les pensées de Harry étaient tournées sur de nombreux sujets, sauf les Aspic. Mardi, Dumbledore était venu lui annoncer qu'il avait réuni tous les ingrédients pour préparer Le Sombre Couloir, qui mijotait déjà dans une cachette que le directeur était seul à connaître, et lui faire savoir que les enchantements de Marvennor étaient malmenés tous les soirs : il semblait, comme le lui avait dit Jonas, que Malphas commençait réellement à perdre patience. Il était difficile d'évaluer le temps qu'il restait aux protections de Poudlard, mais Dumbledore ne doutait pas que l'école de sorcellerie devrait être désertée bien avant la fin du mois. Parallèlement, et à son grand soulagement, aucune réminiscence ne vint le troubler dans les jours qui suivirent, comme si le souvenir de Sylvar avait suffi à le « guérir ».

Lorsqu'il sortit de la tour Gryffondor, encore un peu endormi et pressé d'en finir avec les derniers examens de l'année scolaire, qui porteraient aujourd'hui sur la théorie en botanique et la pratique en sortilèges, Harry vit une petite chouette lapone voler vers lui en émergeant d'un couloir perpendiculaire dans un virage serré. Etonné que l'oiseau n'ait pas attendu la distribution du courrier habituelle, il le regarda passer au-dessus de lui en lâchant un petit rouleau de parchemin qu'il attrapa au vol. Poursuivant sa route sans prêter davantage d'attention au rapace, qui le survola de nouveau quelques instants plus tard alors qu'il déroulait le parchemin.

Salut Harry,

A présent, tu as peu de chance de me faire croire que tu n'as jamais d'idée de cadeau ! Le tien est vraiment le plus beau qu'on pouvait me faire, alors merci, merci, merci !

A bientôt,

Miranda

Harry arqua un sourcil mi-surpris, mi-réjoui : de toute évidence, il s'agissait du fameux indice qui le conduirait à la mystérieuse salle aménagée par les Fondateurs et modifiée par Vergremp, mais il ne s'attendait vraiment pas à ce que le cadeau qu'il avait fait en toute ignorance serait adressé à Miranda. Il ne se demanda même pas ce que pouvait être le présent fait en son nom à Miranda, la réponse lui apparaîtrait sûrement dans la journée. L'urgence était, pour l'heure, d'identifier « le vieux belliqueux » dénoncé par Grinval dans la devinette trouvée au Havre. Il eut tout juste le temps de constater que commencer par « Salut Harry, » ne servirait à rien qu'il aperçut Lysandra apparaître au fond du couloir, un panier dans les mains.

− Tu aurais pu m'attendre en bas, fit-il remarquer.

− Non, répondit la Serpentard d'un air joyeux, parce que nous ne prenons pas le petit déjeuner dans le parc.

Ils s'enfoncèrent dans le septième étage, s'éloignant de la tour Gryffondor et du Grand Escalier. Harry ne posa aucune question sur leur destination, devinant que Lysandra l'entraînait au Havre. Ils n'étaient plus retournés là-bas depuis qu'ils avaient découvert la salle créée par Morgan, mais la magnifique Serpentard avait régulièrement parlé d'aller découvrir le Havre en pleine journée, ne serait-ce que pour vérifier que l'endroit s'adaptait au ciel.

les reliques des ainesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant