Chapter 112: La connaissance

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L'euphorie suivant la mort de Lord Voldemort et la neutralisation des Mangemorts s'éteignit rapidement, alors que toute l'horreur de la bataille sautait aux yeux des survivants. De la Grande Salle jusqu'au hall d'entrée, on pouvait apercevoir toute l'étendue des pertes, alliées comme ennemies, subies au cours de cet ultime affrontement. Harry regarda les sourires s'effacer petit à petit, tandis que le sol dallé était battu par des pas précipités se dirigeant vers certaines dépouilles. Des cris, sanglots et gémissements alarmés résonnèrent alors que des proches, des collègues, des connaissances, se hâtaient vers les corps sans vie de connaissances plus ou moins chères - certaines rencontrées des années auparavant, d'autres croisées lors de la bataille tout au long de laquelle des complicités inattendues s'étaient formées. Si les uns parvenaient à bouger librement ou animés par un quelconque sentiment, les autres étaient encore immobiles et semblaient avoir peine à retrouver leurs esprits.

Des volontaires se chargèrent d'aligner les cadavres le long du mur des fenêtres, alors que les blessés étaient transportés de l'autre côté pour être pris en charge. Blafards et inquiets, James et Sirius se précipitèrent jusqu'aux guérisseurs penchés sur le corps immobile de Remus, avant d'être tous bousculés par une Liz implacable qui, d'un geste de sa baguette, réanima Lunard du sortilège de Stupéfixion qui l'avait atteint pendant la bataille. Au « chevet » de Callista, dont l'œil gauche avait été bandé, Ava affichait une franche anxiété sur le devenir de son amie alors que Moira, apparemment rassurée sur l'avenir de la grande blonde de Serpentard, fouillait la Grande Salle du regard avec une nervosité que Harry ne lui avait jamais vue. Toutefois, tout en associant l'alarmisme de Tumter et l'inquiétude évidente de la petite brune de Serpentard, Harry comprit la situation :

− Lily... murmura-t-il.

− N'a pas besoin de vous, dit une voix grave et vaguement familière.

Harry se retourna, franchement surpris. Leandros se tenait à côté de lui, bien moins translucide que la dernière fois où tous deux s'étaient rencontrés. Toutefois, le Gryffondor eut la très nette impression que le Liseur était cette fois encore une ombre, notamment parce que la Sensibimancie n'avait détecté aucune présence physique à proximité.

− Que... ? s'étonna Harry.

Leandros tourna son regard sombre sur lui. A la différence de leur première rencontre, le vieil homme chauve paraissait un peu plus admiratif et reconnaissant, comme si...

− Vous avez créé une autre ombre, affirma Harry.

Leandros sourit.

− En réalité, je n'ai absolument rien fait, confia-t-il. Par un étrange procédé, Milan s'est arrangé pour que mon ombre soit à la fois transférée au château et retrouve toute sa puissance, puis Logan s'est débrouillé pour qu'elle se réveille lorsque vous et lui-même aurez accompli votre mission. Des manœuvres qui m'ont totalement échappé quand je consultais la Connaisse - et, entre nous, qui surpasse largement ce qu'aurait pu faire Beherit.

− Depuis le temps, je me dis que Morgan n'avait rien à envier aux autres Aînés, avoua Harry.

− Vous avez peut-être raison, admit Leandros, mais nous ne parlons de Morgan. Les Maudits sont des pâles copies de notre incompréhensible Aîné, et même si chacun d'eux a hérité de lui, il n'en a jamais été aucun qui ait pu donner une idée précise de sa véritable personnalité. Substituts de Morgan ou non, les comparer à leur « être original » serait déshonoré leur mémoire.

Le Liseur regarda Madame Pomfresh distribuer ses ordres à de jeunes guérisseurs quelque dépassés, alors qu'elle-même se penchait sur le corps d'un homme d'âge mûr et grièvement blessé à la poitrine. Puis, soudainement, il porta son attention sur le mur des fenêtres comme s'il pouvait voir à travers, et ses sourcils gris se froncèrent.

les reliques des ainesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant