Chapter 26: Le Poudlard Reporter

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Les doigts pressèrent la graine de toutes leurs forces, en faisant s'écouler un liquide opaque et mauve qui piqua verticalement vers le contenu du chaudron. Quand la dernière goutte tomba, la potion vira du bleu azur au rose le plus pâle, dégageant des filets de fumée qui se recourbaient comme pour replonger dans le chaudron. Harry lança la graine vide vers une grosse poubelle cabossée qu'il avait récupérée dans l'un des placards du laboratoire. Tout semblait avoir été correctement réalisé, mais il parcourut quand même le livre pour vérifier qu'il avait atteint son breuvage correspondait aux indications notées dans le l'ouvrage : la potion aurait dû être rouge, mais uniquement parce qu'il aurait dû plonger la graine directement dans la potion, et non l'écraser avant de la vider... Après une longue réflexion, Harry conclut que sa potion d'Introspection était parfaite.

Le dimanche était arrivé, et l'excitation qui planait au-dessus du château ne cessait de croître au fil des heures : tout le monde n'attendait que le lundi et le Poudlard Reporter, car pour la première fois depuis que le journal de l'école était devenu populaire, il était possible qu'une édition soit publiée dès la deuxième semaine, et vers la fin du mois de septembre. Le Poudlard Reporter était d'autant plus attendu que « la tata de Sophia » était loin d'être une inconnue - même pour Harry : Dorcas Meadowes, censée être assassinée dans quelques années par la propre main de Lord Voldemort, était certes une employée modeste du ministère de la Magie, mais également la plus terrible « civile » que les Mangemorts aient jamais affrontée. Sa participation à l'installation des sortilèges pour le Poudlard Reporter avait accentué l'impatience et la curiosité de la communauté étudiante, qui ne cessait de se demander ce que Moira préparait. Les seuls mécontents étaient bien évidemment les supporters de Webster, mais Harry s'était rapidement aperçu qu'il n'était pas le seul à les surveiller : les filles de Gryffondor et de Serpentard, tout comme lui, se tenaient à l'affût d'une quelconque vengeance.

Pourtant, lorsque Harry ressortit du laboratoire, il n'eut aucun doute que Moira n'avait subi aucune attaque. La réputation de jeunes femmes comme Deadheart et Liz suffisait-elle à faire ravaler sa dignité à Webster ? Ou les Serdaigle cherchaient-ils à se venger de la victoire de Moira d'une façon plus subtile ? Harry misait sur le second plan, mais alors que la potion d'Introspection bouillonnait sagement dans le laboratoire de Grinval, il ne lui parut guère utile de s'alarmer, comme si son âme s'était connectée à l'atmosphère ambiante de Poudlard.

Arpentant les couloirs des sous-sols du château de Poudlard, Harry s'enferma dans ses pensées. Chaque jour, il travaillait ce qu'il fallait : la magie corporelle, la Sensibimancie, et à présent, la magie vocale. Grâce au livre que la Salle sur Demande lui avait permis de consulter, il avait associé magies corporelle et vocale pour voir s'il était capable d'obtenir un moindre résultat, mais ses tentatives avaient toutes été des échecs. Il se rassurait grâce à une pensée non négligeable : il débutait encore.

− Potter !

Harry venait tout juste de franchir la porte donnant sur le hall d'entrée, que le professeur Chourave dévalait les dernières marches du bel escalier de marbre, son chapeau vert posé de travers sur ses cheveux châtain foncé. Une de ses mains potelées était rangée dans une poche de sa robe de sorcière alors qu'elle le rejoignait en l'observant avec la plus grande attention.

− Le professeur Slughorn m'a demandée si je pouvais vous fournir une racine de Touffe-la-mort, dit-elle.

Elle extirpa de sa poche un petit flacon contenant une racine sombre, recroquevillée, semblable à des serres de faucon brûlées.

− Il paraît que c'est pour une potion ? ajouta le professeur Chourave, mi-curieuse, mi-soupçonneuse.

− Oui, assura Harry.

les reliques des ainesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant