Chapter 115: La prochaine

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Les deux hommes observaient le parc de Poudlard en silence, se tenant droits au sommet du large escalier de pierre. Albus Dumbledore semblait ne pas avoir pris une ride tout au long des seize années qui avaient passé, mais le professeur se tenant à côté de lui avait indéniablement pris « un coup de vieux ». Grisonnant malgré son visage encore jeune et ferme, la précédente pleine lune avait laissé deux cernes noirs sous les yeux de Remus Lupin. A en juger par le léger froncement de ses sourcils, la lycanthropie du professeur de défense contre les forces du Mal était le cadet de ses soucis. Son regard parcourut la pelouse en s'attardant brièvement sur une grande stèle de marbre noir, érigée à la mémoire des personnes mortes durant la toute dernière bataille contre Lord Voldemort, avant de reprendre sa fouille, comme s'il pressentait une menace à travers la pluie fine.

− Détendez-vous, Remus, dit Dumbledore d'un ton paisible. Loin de moins l'idée de sous-estimer vos sens, je doute quand même qu'elle cherchera à frapper avant la tombée de la nuit.

− Il semblerait qu'elle ait changé ses méthodes, Albus. J'ai reçu une lettre de Harry m'indiquant qu'elle avait failli gagner leur duel en lui tombant dessus au beau milieu de la matinée, samedi.

Ce fut au tour des sourcils de Dumbledore de se froncer sensiblement.

− Réflexion faite, c'est inquiétant, admit-il.

− Ses pouvoirs croissent à une vitesse vertigineuse, ajouta Remus.

− Ca devient plus qu'inquiétant, en fait. J'ai moi-même reçu des informations indiquant que son armée s'agrandissait, et je ne suis guère rassuré. Ce ne sont pas de simples personnes dotées de quelques connaissances qui la rallient, mais des sorciers et des sorcières talentueux et redoutables. Severus s'est proposé pour infiltrer son camp, mais...

− L'Œil du Mal aurait immédiatement révélé ses plans.

− En effet, approuva Dumbledore. Lord Voldemort n'était pas à prendre à la légère, mais la menace qui nous guette semble encore plus dangereuse et imprévisible.

Un bruissement se fit entendre derrière eux et, l'instant d'après, Severus Rogue se présenta à côté de Remus en tendant une sacoche.

− Je ne peux pas affirmer que ça fonctionnera, mais tu devrais pouvoir nous faire gagner du temps, Lupin.

− Des consignes particulières ? demanda Remus en prenant le sac.

− Si les informations fournies par Potter sont exactes, tu n'auras qu'à brandir cette arme vers l'Impératrice pour qu'elle soit momentanément neutralisée, dit le maître des potions.

− Merci pour votre travail, Severus, dit Dumbledore.

L'intéressé hocha simplement la tête puis tourna les talons pour retourner dans les sous-sols du château, sa cape virevoltant derrière lui.

− Êtes-vous vraiment déterminé à y aller, Remus ? demanda Dumbledore d'un air grave.

− Je fais confiance aux informations de Harry comme aux capacités de Severus. En tant que Maraudeur, je ne peux oublier qu'elle a vaincu Sirius et Peter et me regarder dans un miroir tant que je ne les aurai pas vengés. Et en tant que professeur, je ne peux ignorer la menace qu'elle représente pour Poudlard et nos élèves.

− Je suis d'accord avec vous, dit le directeur. Faîtes-moi seulement la promesse que si les choses se gâtent, vous reviendrez en un seul morceau. Même si Severus déteste l'admettre, je suis sûr qu'il apprécie vos conversations sur les forces du Mal. Et à mon humble avis, je ne crois pas que votre fils vous pardonnerait d'être vaincu sans avoir été son professeur.

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