Chapter 28: Le retour de Brighton

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− Push !

Harry la sentit plus qu'il ne la vit : jaillissant de sa bouche, l'onde s'étendit dès qu'elle eut franchi ses lèvres et traversa la petite pièce pour heurter la chaise qui lui faisait face. Celle-ci dérapa sur le sol dans un grincement de ses pieds contre le sol dallé, puis elle s'immobilisa à nouveau et Harry poussa un profond soupir soulagé.

C'était enfantin - extraordinairement enfantin, en fait ! La magie vocale ne nécessitait vraiment presque rien, à l'exception de savoir comment trouver sa magie interne. Comme un Patronus, cette dernière s'avérait accessible en fonction de la pensée de Harry : se revoir dans la Grande Salle, acclamé en guise de reconnaissance, était d'un grand secours, car il appréhendait beaucoup mieux l'emploi de la magie vocale. Certes, il lui avait fallu quelques heures d'entraînement pour réussir le sortilège de Pulsion, mais il était à présent convaincu de le maîtriser - seul souhait encore à réaliser : en accroître la puissance. Trop las pour continuer, et ne tenant pas à échouer un nouvel essai qui remettrait en doute sa certitude de son contrôle total de la Pulsion, il prit la direction de la sortie tout en sortant de sa poche sa propre carte de Poudlard.

Il lui avait fallu tout le dimanche et une partie de la semaine pour parvenir à lancer tous les sorts utilisés par les Maraudeur pour confectionner leur carte. A présent, tout comme le leur, le plan de Harry se composait de petites étiquettes rattachées à des points noirs, chacune d'entre elles indiquant l'identité d'un professeur, d'un fantôme, d'un élève ou d'un employé. S'arrêtant devant le panneau, Harry consulta brièvement les alentours du couloir de Barnabas le Follet et, assuré que personne ne le parcourait et ne s'en approchait, il sortit de la Salle sur Demande en rangeant sa carte.

Le succès du Poudlard Reporter ne cessait de croître. Pour sa deuxième édition, le journal de l'école avait très surpris Harry, qui ne pensait vraiment pas que Moira et son équipe parviendraient à remplir les différentes pages, car l'actualité n'avait guère été riche en évènements sensationnels. Pourtant, les reporters en herbe avaient plutôt bien joué leur coup : Timothy, le « monsieur Sports », avait publié un long article sur le tournoi de duel à venir et bénéficié, à cette occasion, de la participation du professeur Farewell. Moira, bien aidée par Dumbledore, s'était débrouillée pour récolter de nombreux journaux étrangers pour réunir toutes les informations entourant Massalia, notamment l'édition dans laquelle le nom de Logan Tumter était cité par le seul professeur survivant. Les potins, les rumeurs et la page de Bowman n'avaient eu aucun mal à se remplir, tout comme Savoir-faire et La Classe, où Rogue s'était improvisé professeur pour donner quelques - très peu, en fait - astuces en défense contre les forces du Mal, se contentant de rappeler les sortilèges qui, selon lui, étaient essentiels à tout élève de chaque année. Des chroniques du journal de l'école, cependant, Harry avait été bluffé par Le Débat : Moira et son équipe avaient eu la bonne idée de se concentrer sur le tournoi de duel afin de recueillir les opinions des professeurs, notamment en raison des rivalités et des conflits que les affrontements pourraient engendrer en cas de défaite de l'un ou l'autre. Les élèves y participant étaient donc prévenus que la moindre vengeance serait très sévèrement sanctionnée, et il s'était immédiatement répandu la rumeur que la punition serait un renvoi définitif de Poudlard.

Les sélections de Quidditch avaient été, quant à elles, une simple formalité. L'attrapeur titulaire était navrant et encore mécontent que plusieurs joueurs aient souhaité que Harry le remplace définitivement, mais celui-ci - et, il le savait, James l'avait espéré de tout son cœur - avait réaffirmé son envie de demeurer une alternative. Entre les cours, les devoirs, les entraînements, les patrouilles nocturnes et son apprentissage officieux, Harry se demandait encore comment il réussissait à garder la forme. Le seul avantage qu'il avait, en réalité, était de ne pas avoir à se triturer le cerveau pour trouver le Sanctuaire, dont l'entrée lui apparaîtrait apparemment le soir de Halloween s'il se fiait à « la Connaissance ».

les reliques des ainesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant