Chapter 70: Les filles à la rescousse

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La réaction du professeur Farewell fit longuement parler les élèves de septième année, y compris celles et ceux qu'il avait récompensés par des points. Obtenant un récit détaillé de ses amies, Harry put comprendre les raisons pour lesquelles le Frère s'était montré aussi amer : l'absence de Harry au sein des Aurors avait convaincu James et Webster qu'ils étaient tous deux les plus qualifiés pour être le leader, causant ainsi une division de leur camp – les filles de Serpentard, de Gryffondor, de Poufsouffle et Tamara Steinway avaient choisi de s'unir, laissant ceux le voulant rejoindre le Serdaigle et le Maraudeur tandis qu'elles constituaient une troisième équipe. Si le premier niveau n'avait causé d'ennuis qu'à James et à Webster, les « rescapés » avaient totalement raté leur parcours dès leur entrée dans la deuxième salle, aussi obscure que celle du dragon : les Aurors avaient allumé leurs baguettes, indiquant ainsi leur position au Basilic qui n'avait eu qu'à fondre sur eux, attirant leurs regards sur ses yeux. S'il ne disposait pas de sa faculté oculaire et mortelle, le professeur Farewell avait quand même décidé que croiser le regard du Basilic éliminerait automatiquement l'élève fautif – et personne n'en avait réchappé.

Moira n'ayant pas obtenu assez d'informations pendant les vacances, elle ne publia le Poudlard Reporter qu'à partir de la deuxième semaine de janvier. Les élèves élurent à nouveau Harry comme Elève du mois de décembre pour diverses raisons, notamment son combat contre le Basilic et sa médaille du mérite. Bowman, revenant sur la simulation catastrophique, avait interviewé le professeur Farewell pour en savoir davantage sur son sentiment, et le chef des Assassins de la Fraternité n'avait pas manqué cette occasion pour critiquer de nombreux élèves, sans les nommer – « Il y en a trop ! », s'était-il justifié. Entretemps, les mages noirs de la simulation s'organisèrent le plus calmement du monde pour poser la base de la prochaine simulation.

Janvier apportait avec lui une vague de froid qui traversait les couloirs du château sous forme de courants d'air glacé, et il ne s'écoula pas un jour sans que la pluie ne tomba. Chaque fois qu'il allait se coucher, Harry exécutait ses exercices d'Eveil et d'Extension – il ne voyait pas très bien l'intérêt de se rendre dans le Sanctuaire tant qu'il n'aurait pas complètement compris et manipulé la Sensibimancie. Remus profitait de chaque moment pour venir lui parler, prétextant avoir une idée pour la simulation tout en lui parlant d'une chose très différente. Toutefois, il y avait quelque chose de désagréable qui ne cessait d'empirer : l'incapacité de Harry à ne pas penser à Deadheart ou à ne pas lui lancer des coups d'œil chaque fois qu'il était certain de ne pas être surpris par quelqu'un.

La sublime Serpentard semblait différente de la première partie de l'année scolaire. Malgré sa froideur et toute l'indifférence qu'elle manifestait, il lui arrivait parfois de laisser transparaître ses émotions, comme si elle n'était plus aussi habile à paraître inaccessible. A plusieurs reprises, Harry la vit songeuse, son regard s'enflammant très lentement tandis qu'elle ressassait des pensées furieuses, mais elle souriait plus facilement en public. A la grande irritation de Harry, il découvrit, au matin du premier tour des phases finales, qu'au moins deux personnes avaient compris que ses nombreuses recherches de solitude étaient causées par le comportement de Deadheart. Alors que les élèves commençaient à se réunir dans le hall d'entrée pour participer à la seconde phase du tournoi et que lui-même attendait dans l'encadrement des immenses portes du château, observant la pluie qui tombait drue dans le parc, Lily et Liz apparurent à côté de lui en affichant des sourires malicieux :

− On sait que tu es amoureux de Deadheart, dit la préfète-en-chef d'un ton éclatant.

Harry sentit une pointe d'irritation le gagner. Il n'était pas amoureux, elle ne le laissait pas indifférent, ni plus, ni moins ! rumina-t-il intérieurement.

les reliques des ainesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant