Chapter 54: Le Double-Baguette

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Comme annoncé par les Serpentard, l'auberge était immanquable : elle se dressait au centre d'une vaste place, en compagnie d'autres commerces fermés ou condamnés. Au soulagement de Harry, les édifices étaient hauts et empêchaient tout aperçu de l'espace depuis le palais – l'équipe de Harry put donc rejoindre l'établissement dans la discrétion la plus totale, à l'abri des regards indiscrets et hostiles. Les filles de Poufsouffle et Tamara Steinway s'y trouvaient déjà, et elles n'avaient pas attendu Harry pour commencer à cuisiner l'aubergiste et à écouter les quelques discussions des rares clients présents. Elles avaient dû prévenir le gérant que d'autres « rebelles » arrivaient, car personne ne se donna la peine d'accueillir les Gryffondor et les Serpentard qui s'avancèrent dans la pièce jusqu'au comptoir.

− On a glané quelques informations très intéressantes, annonça Rebecca Stevens, alors que l'aubergiste partait débarrasser une table ayant fini de manger. D'après ce que l'aubergiste a entendu dire, il y a une escarmouche du côté des quartiers Nord de la ville : James, Sirius et Remus sont les seuls rescapés de leur petit groupe, et il paraît que cette petite bagarre a considérablement affaibli la sécurité entourant le palais.

− Comment ça ? demanda Harry, surpris.

− Chaque fois qu'il y a un trouble dans la cité, le capitaine de la garde royale ordonne l'envoi de renforts dans la zone perturbée, puis les soldats, une fois les trouble-paix neutralisés, ont pour mission de sillonner la ville afin de traquer tout éventuel rescapé ou complice, expliqua Debbie.

Harry hocha la tête, pensif. Si James, Sirius et Remus avaient réchappé à l'escarmouche et parcouraient encore la cité, alors il n'y avait aucune raison pour que les soldats du Double-Baguette aient repris la route du palais.

− Et les Serdaigle ? interrogea Deadheart.

− Aucune nouvelle pour le moment, dit Debbie.

L'aubergiste repassa derrière le comptoir et disparut par une porte menant probablement aux cuisines, le temps de se débarrasser de la vaisselle sale, puis il réapparut et entreprit de préparer des digestifs pour ses clients repus.

− Que savez-vous du palais ? lui demanda Harry.

− Il n'est pas difficile de s'y orienter, répondit l'aubergiste à mi-voix. Tous les chemins mènent au roi, comme on dit, mais il va falloir vous montrer extrêmement prudents, car il regorge de couloirs d'où peuvent provenir des menaces, et avant d'atteindre le Double-Baguette, il vous faudra faire face aux Protecteurs. Ils représentent votre dernier obstacle pour accéder à la salle du trône, mais avant de croiser leur route, vous aurez affaire à des gardes, des créatures et des homoncules.

A l'évidence, personne ne douta que les Protecteurs étaient les élèves ayant choisi le camp de Tumter – dans la plus grande ignorance, d'ailleurs, à moins que le capitaine de la garde ne les ait amenés devant le roi. Les verres, tasses et gobelets remplis, l'aubergiste s'éloigna à nouveau.

− Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? intervint Bowman.

− Nous attendons, dit Harry. Si les soldats se promènent dans la cité, ils passeront forcément par l'auberge afin d'y poser quelques questions : nous essayerons d'en neutraliser un pour l'interroger, ça laissera le temps à James et à Webster d'aller se faire massacrer dans le palais.

− Heu… Nous ne sommes pas censés être dans le même camp ? dit Lucy Parsons, intriguée.

− Plus ils nous devanceront, plus ils feront eux-mêmes du grabuge dans les rangs de Tumter, dit Harry. Le but n'est pas de sauver le plus grand monde, car la rébellion amène toujours son lot de morts : c'est de débarrasser la ville du joug du Double-Baguette. Moins nous aurons d'adversaires à affronter, plus nous aurons une chance d'atteindre et de vaincre le roi.

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