Chapter 30: Super Serpentard

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Si les points rapportés à Gryffondor, les félicitations du professeur Farewell et les récits des alliés de Harry lui assurèrent d'être désormais considéré avec une certaine valeur, ils confortèrent surtout plusieurs élèves dans leur idée que le nouveau Potter était soit un mage noir, soit un futur Lord Voldemort - et que sa présence en Grande-Bretagne était peut-être motivée pour détrôner le Seigneur des Ténèbres afin d'en prendre la place. Harry n'avait guère d'intérêt à accorder à ces racontars, mais il était parfaitement conscient qu'ils ne jouaient pas en sa faveur : le ministère de la Magie n'avait toujours pas fini d'enquêter sur lui et semblait raffoler des anecdotes rapportées par les élèves de Poudlard, comme son analyse du règne de Voldemort. Cependant, tous ces soupçons mal placés et indélicats devinrent littéralement insignifiants lorsque le vendredi arriva, car la solution de Télépathie était fin prête. Mieux encore, à la nuit tombée, ce fut une lune pleine qui s'éleva dans le ciel indigo : si les Maraudeurs ne lui pardonnaient pas le traitement qu'il avait infligé à Pettigrow lors de la simulation, ils le laisseraient au moins tranquille ce soir-là pour aider Remus à mieux supporter sa transformation, à part peut-être James.

Accédant au laboratoire, Harry vit des filets de fumée s'élever du chaudron de la solution de Télépathie tout en prenant différentes formes, du plus simple ustensile de cuisine à la plus intime des parties du corps, comme si les pensées des élèves étaient déjà captées par la potion. Il fit un détour par un placard pour y prendre un verre, puis il rejoignit la table. La potion de Chauve-souris nécessitait encore deux semaines de cuisson, il n'y jeta donc une œillade que pour vérifier qu'elle frémissait toujours dans un scintillement écarlate, puis il saisit la louche posée à côté de la solution de Télépathie et la plongea dans le liquide translucide.

Le gobelet rempli, Harry ressassa rapidement les recommandations de Grinval. Pour supporter l'afflux violent de toutes les pensées, il lui faudrait les organiser comme il le faisait avec son esprit : les catégoriser, rejeter celles qui lui paraissaient obsolètes en arrière-plan, regrouper celles qui se ressemblaient, etc. En aucun cas, il ne devait se faire dominer par le capharnaüm qui résulterait de l'apparition de toutes les réflexions secrètes.

Prenant une profonde inspiration, il avala d'une traite la potion et frissonna violemment. Grinval ne l'avait pas prévenu qu'elle serait glacée. Il reposa le gobelet et eut tout juste le temps de le lâcher qu'il sentit fondre sur lui, semblable à une ombre immense et prédatrice, quelque chose d'immatériel. Alors, un éclair de douleur sembla le transpercer au plus profond de son esprit, et ses oreilles bourdonnèrent d'une cacophonie de pensées, de souhaits, de craintes, de fantasmes. Les paupières crispées et la tête entre les mains, Harry s'efforça de les écouter pour les identifier, même s'il n'en comprenait que quelques bribes.

Chaque fois que le nom d'un professeur ou d'une matière lui parvenait, il regroupait la pensée avec celles qu'il avait déjà cataloguées comme appartenant au domaine scolaire. Il en fit de même avec les songes faisant allusion aux évènements survenus dans la semaine à l'extérieur de l'école, puis sur ceux animés d'une colère quelconque, puis sur ceux s'apparentant à des fantasmes - péniblement, laborieusement, Harry parvint à classifier toutes ces pensées qui bourdonnaient dans son esprit, et la douleur et la cacophonie diminuèrent jusqu'à disparaître.

Il rouvrit les yeux en laissant échapper un soupir soulagé et se redressa. A présent, il lui fallait opérer avec une grande prudence, car une consultation de pensée mal effectuée pouvait libérer les autres et rompre l'organisation établie. Réfléchissant un bref instant, Harry trouva très vite un sujet : lui-même. Se concentrant, il parcourut tous les songes captés par son esprit pour les analyser et les regrouper dans un « dossier » à son nom.

« Ce Potter est vraiment trop louche... Je préférerai encore avoir affaire à Tumter qu'à lui, qui sait s'il ne me tuerait pas pour me transformer en Inferius !? »

les reliques des ainesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant