Chapter 80: La dernière lettre

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Le lendemain matin, Harry savourait sa victoire : non seulement il avait récupéré le Sceptre de Puissance, mais il avait aussi mis la main sur une bille argentée de plus que prévu, même s'il craignait que celle-ci ne le ramène à sa rencontre d'avec la mère de Leandros. Ce qu'il attendait avec le plus d'impatience, toutefois, c'était d'essayer sa baguette magique en situation. Il se souvenait que Jonas lui avait dit que le Sceptre de Puissance nécessitait un certain entraînement alliant habileté et expertise, mais Harry était motivé à tout faire pour tirer bénéfice de toutes les capacités nouvelles de sa baguette – et si la simulation ne suffisait pas, il n'aurait qu'à attendre le week-end et son duel face à Webster pour se faire la main.

Lorsqu'il descendit de la tour Gryffondor un peu plus tard qu'à l'ordinaire, il eut l'agréable surprise de trouver Deadheart au pied de l'escalier de marbre, l'attendant visiblement. Indéniablement, même si elle se montra aussi aimable que les autres jours depuis leur réconciliation, elle n'avait absolument rien à voir avec la Deadheart qu'il avait rencontrée dans l'alternative.

− J'ai réglé le problème, annonça-t-elle.

Harry haussa un sourcil en lui lançant un regard interrogateur, tandis qu'ils se dirigeaient vers la Grande Salle.

− Mon prétendu message qu'Evans t'a transmis et qui te laissait jusqu'à hier soir pour faire quelque chose, dit-elle d'un ton badin. Comme j'ai promis à Choupinette que je la laisserai me soumettre à l'Imperium si jamais les cours que tu me donnes ne suffisaient pas, elle a fait sa Choupinette : elle a décrété que tu avais jusqu'à hier soir pour m'apprendre à y résister et, comme tu as disparu une bonne partie de l'après-midi et qu'on ne t'a pas vu au dîner, elle en a conclu qu'elle avait gagné… Sauf que les choses ne se sont passées selon son plan.

Il fallut quelques secondes à Harry pour comprendre de quoi Deadheart lui parlait, mais il parvint à se souvenir du message que Lily lui avait transmis à la sortie du double cours de botanique. Ils franchirent les portes sous les regards soupçonneux, grincheux, jaloux, envieux des admirateurs de la magnifique Serpentard. C'était presque à se demander si les soupirants de Deadheart n'avaient pas développé un instinct leur permettant de détecter toute approche de la jeune femme, songea Harry.

Ils se séparèrent dès les portes franchies, Deadheart allant rejoindre ses amies à la table de Serpentard et Harry poursuivant sa route jusqu'à celle de Gryffondor, où Moira, assise sur les genoux de Lily, bénéficiait de l'aide de la préfète-en-chef pour réaliser les mots croisés de La Gazette du sorcier. Le petit bout de femme lança un regard soupçonneux à Harry.

− Tu t'étais caché où, hier ? interrogea-t-elle. Dumby et McGo nous ont demandé si on t'avait vu, mais comme Dumby avait un rendez-vous au ministère hier soir, il n'a pas pu te convoquer dans son bureau. Tu as encore fait des bêtises ?

− Non, assura Harry, intrigué. J'étais juste parti en vadrouille.

− Tu pourrais prévenir, ronchonna Moira. Imagine que Lys' soit emmenée à l'infirmerie, à qui on va demander de lui faire un bisou magique pour qu'elle guérisse ?!

Harry eut un sourire.

− Je montrerai à Lily un sortilège qu'elle t'apprendra ensuite, et tu pourras me prévenir à tout moment, promit-il. Dumbledore n'a pas dit pourquoi il voulait me voir, au fait ?

− Non, répondit Mary. Ils ont juste demandé à ce que tu ailles dans son bureau dès que tu réapparaitrais.

− On pense que c'est peut-être en relation avec la visite qu'il a reçue hier, dit Liz. Peut-être que le ministère de la Magie s'ennuie depuis qu'il ne te poursuit plus pour telle ou telle raison et qu'il a trouvé un autre prétexte afin de te pourrir la vie…

les reliques des ainesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant