Chapter 18: Gladys

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A mon héritier,

Avant que vous ne partiez à l'aventure dans le manoir, il est deux ou trois petites choses que je dois signaler à propos du manoir, du jardin et du portail, et je commencerai par ce dernier. Comme vous l'avez découvert, il ne répond qu'au Fourchelang - cela peut paraître très pratique, mais ça ne l'est pas : à moins que vous n'aimiez le métier de portier, vous vous lasserez vite d'ouvrir et fermer le portail chaque fois qu'une personne non initiée au Fourchelang vous rendra visite. Pour cela, j'ai prévu un enchantement alternatif que Flora activera si vous avez envie de changer de protection.

Concernant Flora, justement, il s'agit d'un enchantement que j'ai créé pour empêcher le lierre d'endommager le mur d'enceinte. Toutefois, il vous faut savoir qu'après votre première rencontre, l'enchantement fonctionnera encore une semaine. Il est donc préférable que vous changiez la protection du portail au plus tôt si l'alternative au Fourchelang vous intéresse.

Pour conclure, le manoir. Bien que je l'aie protégé des dégâts du temps, je suis impuissant face à la poussière. Il se peut également que des nuisibles aient élu domicile dans la cave. Pour la cheminée, son fonctionnement est très simple : le cadran aménagé dans le manteau indique la provenance de la personne cherchant à vous rendre visite. Par défaut, la cheminée repousse toute tentative d'accès au manoir, mais il vous suffira d'autoriser votre visiteur pour que celui-ci passe l'enchantement. Pour la nourriture, je vous invite à vérifier si les descendants de la famille Jenkins vit toujours à Godric's Hollow. Et pour finir, j'avais transformé une partie du troisième étage en bibliothèque : vous y trouverez tous les livres nécessaires au jardinage, au ménage et à la cuisine, mais il y a aussi des ouvrages traitant d'un peu tout.

Une dernière chose : en acquérant le manoir, celui-ci a automatiquement pris votre nom de famille. Si vous ne faîtes pas partie d'une famille possédant des armoiries, la vaisselle conservera les miennes jusqu'à ce que vous trouviez les vôtres.

Vous savez tout, alors bienvenue chez vous.

T. Grinval

C'était la note que Harry avait trouvée sur la table circulaire du hall d'entrée, dressée sur un grand tapis rendu grisâtre par la poussière, mais à l'origine vert et orné des armoiries de Grinval. Il s'était brièvement intéressé à la cheminée, et plus particulièrement au manteau de marbre verdâtre veiné de blanc, dans lequel Grinval avait placé le fameux cadran : une succession de « A » peinte en or sur des cylindres apparemment amovibles. Alors, Harry, épuisé par les évènements de la journée, était monté au premier étage pour essayer de trouver une chambre et s'y endormir, non sans débarrasser le lit massif de ses draps poussiéreux.

Le lendemain matin, toutefois, Harry entreprit de « partir à l'aventure ». La bibliothèque n'était pas aussi vaste qu'il l'avait imaginée, mais elle occupait un espace deux fois plus grand que la chambre où il avait dormi - celle-ci était pourtant loin d'être petite.

Le manoir, du rez-de-chaussée jusqu'au troisième étage, comportait une salle de réception qui occupait tout un côté du manoir, une cuisine, quatre salons, quatre bureaux, cinq chambres, trois salles de bains, huit placards - et Harry n'était pas encore descendu au sous-sol, même s'il ne s'attendait pas à trouver grand-chose. Il se sentait de plus en plus petit à mesure qu'il découvrait les dimensions de la bâtisse et les pièces qu'elle contenait, dont une à laquelle Grinval semblait n'avoir jamais trouvé de fonction. Dans les meubles, il trouva de l'or, de la porcelaine, de l'argent massif, du cristal, et partout, les armoiries de Grinval - l'os et la plume de phénix entrecroisés sur un blason encadré de deux serpents.

Les deux jours qui suivirent furent essentiellement consacrés au nettoyage du manoir, Harry ayant eu du mal à s'adapter aux sortilèges pour ensorceler plumeaux, balais, seaux et serpillères. Quand il s'autorisait une pause, sa principale occupation s'orientait sur les plans du manoir de Burrow, mais dès qu'il en avait assez, il s'occupait à poursuivre l'enseignement de Brighton - et celui de Grinval, notamment en Sensibimancie, mais sans quelqu'un pour lui poser une question susceptible de faire ressurgir des souvenirs, il lui était difficile d'évaluer l'étendue de ses progrès. Il ne s'autorisa, en outre, qu'une seule sortie pour chercher les descendants des Jenkins, qui portaient toujours le même nom et continuaient, trois cents ans après Grinval, à approvisionner en nourriture les sorciers et les sorcières des environs. Harry en profita pour s'inscrire à La Gazette du sorcier, pour laver tous les linges que contenait le manoir - même s'il passa la moitié de son temps à les laver à la main - puis il descendit au sous-sol, sans y trouver le moindre nuisible, ni Doxy, pas même un Epouvantard. Cependant, comme il s'y attendait, il ne trouva aucune pièce particulièrement intéressante : un autre placard à balais, une remise où Grinval entreposait le mobilier en surplus et une cave qu'il avait apparemment destinée à stocker des fûts.

les reliques des ainesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant