Chapter 99: La Dimension

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Le lendemain matin, il sembla que Webster s'était définitivement condamné auprès d'un grand nombre de ses camarades. Les élèves qu'il avait rattachés à Tumter, lors de la simulation, n'avaient pas du tout apprécié le coup bas qu'il leur avait joué, tout comme certains de son propre groupe le jugeaient désormais inapte à mener la plus petite équipe que ce soit – les filles de Serdaigle, notamment, faisaient davantage confiance en Winters qu'en lui, et la rumeur voulait que la prochaine édition du Poudlard Reporter se chargerait de faire son procès pour planter le clou de l'impopularité le plus profondément possible. Harry, toutefois, se fichait bien de la baisse constante de popularité de Webster : tout ce qui l'intéressait était le double cours de potions et de retrouver Lysandra ce soir, à la Salle sur Demande.

Lorsqu'il sortit de la tour Gryffondor bien plus tôt qu'à l'ordinaire, l'atmosphère du château s'éveilla en même temps que l'appréhension des examens, comme si les BUSE et les Aspic étaient les premières pensées qu'avaient les élèves à leur réveil. Il était vrai que mai était arrivé beaucoup plus vite qu'il ne l'aurait cru, mais il était plutôt confiant, contrairement à plusieurs de ses camarades : Mary, par exemple, ne ratait aucune occasion pour plonger le nez dans un manuel de métamorphose, la matière qui lui posait le plus de problèmes. Les crises commençaient à pleuvoir à mesure que les élèves prenaient conscience que les examens étaient pour la semaine prochaine, et les commerces clandestins proposant des choses et d'autres censées aider à réussir ses BUSE ou ses Aspic, faisaient de plus en plus parler d'eux.

Atteignant le Grand Escalier, Harry posa le pied sur la première marche et se sentit brusquement vaciller. D'un geste instinctif, il se rattrapa à la rampe et s'appuya dessus, les jambes flageolantes et le corps fébrile alors qu'un véritable feu d'artifices explosait dans ses yeux, l'aveuglant momentanément. Que se passait-il ? s'alarma-t-il, en essayant tant bien que mal de se redresser. Ce n'était quand même pas une réplique du piège de Webster : il avait totalement récupéré... et un autre piège était tout aussi improbable...

Harry recouvra la vue et sentit ses forces revenir. Hagard, il se hissa sur ses jambes sans lâcher la rampe, passa une main sur son visage pour tenter de s'éclaircir les esprits, puis reprit sa descente du Grand Escalier. Qu'est-ce qu'il venait de se passer ? Il était à peu près certain qu'il ne s'agissait pas d'une carence de sucre, de vitamine ou d'il ne savait quoi d'autre... Se pouvait-il qu'il n'ait pas totalement récupéré du piège de Webster, contrairement à ce que Madame Pomfresh et lui pensaient ? Ou bien avait-il attrapé une quelconque maladie ? Il chassa aussitôt ces questions de son esprit pour se concentrer sur sa progression vers la Grande Salle, attentif à tout indice qui le préviendrait d'un nouveau malaise.

Il arriva à la Grande Salle sans rien ressentir. Quelques élèves étaient déjà présents, certains somnolant tout en se restaurant, d'autres plongés dans leurs révisions ou discutant avec un camarade tout aussi matinal. Harry passa devant les tables de Serpentard, Serdaigle et Poufsouffle et prit place à celle de Gryffondor, remplissant l'assiette et le gobelet dorés de tout ce qui lui tombait sous la main et de jus de citrouille. Même s'il ne croyait pas que son malaise fut à associer à un manque de vitamines, il s'efforça de varier la composition de son petit déjeuner.

Des élèves arrivèrent en plus grand nombre, troublant le silence relatif qui planait sur la Grande Salle par leurs conversations. Comme si les Gryffondor respectaient une tradition, ils prirent soin à ne pas s'asseoir trop près de Harry, conscients qu'il ne tarderait pas à être rejoints par Lily, Liz et Mary. Les Maraudeurs, toutefois, furent les premiers à descendre et profitèrent des nombreuses chaises vides autour de lui pour le rejoindre.

− Je me demandais quand est-ce que vous vous décideriez à prendre le petit déj' avec nous, avoua Harry.

− On l'aurait fait plus tôt, si on avait pu, dit James, mais il n'y a jamais assez de places autour des filles quand elles descendent avant nous, et quand c'est l'inverse, elles ne nous rejoignent jamais...

les reliques des ainesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant