Azkaban. Harry avait déjà essayé d'imaginer l'endroit, qu'on lui avait toujours décrit comme horrible, mais les choses étaient très différentes à cette époque - notamment parce qu'une grande majorité des Détraqueurs avaient trahi le ministère pour rejoindre Lord Voldemort. La forteresse était une immense bâtisse de pierre noire, humide et intimidante, ses fenêtres semblables à des meurtrières laissant entrer un vent glacial teinté d'iode. Si un grand nombre de Détraqueurs avait déserté, il en restait suffisamment, dans le quartier de haute sécurité, pour que leurs effets se fassent ressentir d'un bout à l'autre du rocher sur lequel était perché le pénitencier, mais Harry avait une chance : il se trouvait loin des cellules les plus sécurisées.
En réalité, il était situé si près des hautes portes métalliques que personne ne pouvait entrer ou sortir sans qu'il n'entende les panneaux grincer en pivotant. La grande difficulté restait de déterminer où se trouvaient les portes, car il régnait une obscurité presque totale dans la forteresse, comme si on avait enveloppé l'îlot sous un dôme de ténèbres glacées. Harry, toutefois, résistait plutôt bien au froid surnaturel : son uniforme lui tenait chaud et à part pour lui apporter de la nourriture, aucun Détraqueur ne passait jamais devant sa cellule. Lors du dîner servi à son arrivée et le petit déjeuner du lendemain matin, cependant, quelque chose avait profondément perturbé Harry : la voix de sa mère ne s'était manifestée à aucun moment, le rire de Voldemort n'avait pas retenti - et depuis hier au soir, il se creusait les méninges pour essayer d'expliquer cette étrange insensibilité à la proximité des gardiens de la prison.
Comment pourrait-il ne plus avoir aucun mauvais souvenir susceptible d'être réveillé par les Détraqueurs ? La question le hantait et, depuis plus d'une heure, il tournait en rond dans la petite cellule en essayant d'apporter un semblant de réponse. Son première réflexe avait été de soupçonner sa détermination, sa résignation à abandonner sa vie de Survivant, mais cela lui paraissait peu probable : même s'il s'était fait à l'idée qu'il serait désormais un simple camarade de Lily et James, il savait pertinemment que sa mémoire restait intacte. Il lui avait donc fallu se trouver un autre prétexte, une nouvelle justification - et la plus plausible, selon lui, était liée à son œil gauche. Le côté démoniaque d'Astaroth s'était-il intégré à son essence même au point de le protéger contre les pouvoirs des Détraqueurs ? Les Aînés avaient-ils été naturellement insensibles aux effets de ces immondices ? Ou bien fallait-il chercher une autre explication, moins évidente, plus improbable que tout ce qu'il pourrait imaginer ?
Harry s'arrêta et poussa un profond soupir. Que faisaient-ils ? s'impatienta-t-il. Il savait pertinemment que son arrestation n'avait pas échappé à la Fraternité - sans doute l'avait-elle commanditée -, mais il n'avait toujours vu le moindre Frère, la moindre Sœur se présenter à la porte de sa cellule. Or, c'était précisément ce qu'il attendait : dès que le professeur McGonagall lui avait annoncé que le ministère de la Magie poursuivait son enquête sur lui, il avait envisagé toutes les possibilités, notamment que les enquêteurs découvrent que Rodchenko n'avait jamais eu le moindre enfant à charge. Tout était planifié : la venue d'Aurors pour l'arrêter, son envoi à Azkaban, il avait voulu que cela arrive et s'était permis d'asticoter Ernest pour augmenter ses chances de finir dans une cellule, car il savait que la Fraternité le considérerait alors inoffensif et accessible. Et pourtant, une journée après son arrivée ici, il n'avait toujours aucune nouvelle. Il s'était méfié de sa nourriture, il s'était méfié des Détraqueurs venus lui apporter ses repas, mais il n'avait toujours essuyé aucune menace.
Bien évidemment, Harry ne comptait pas sur Dumbledore : il était intervenu par l'intermédiaire de Fumseck et ne réitérerait sans doute pas cette erreur, car le ministère de la Magie le soupçonnerait immédiatement. En outre, le Gryffondor s'était arrangé pour attiser la curiosité du directeur en adressant un clin d'œil à sa directrice. Harry savait que le professeur McGonagall raconterait l'étonnante confiance de son élève à Dumbledore, et celui-ci n'y verrait qu'une invitation à laisser Harry agir.
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les reliques des aines
FanficCe n'est pas une dramione mais j'ai accrocher direct alors je vous la partage... Elle est super longue, 116 chapitres, et franchement, a chaques chapitre, je me disais "vivement la suite!!!". Pour le rythme de publication, je ne sait pas, j'ai beauc...