Chapter 31: Visite impromptue

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L'impopularité de Harry apparut clairement le lundi, lorsque le Poudlard Reporter, publiant son article sur les évènements survenus le vendredi soir, opposa le Gryffondor à Tumter pour la rubrique « Elève de la semaine » : les votes allèrent à la quasi-unanimité pour le Serpentard, qui s'était remis dès le lendemain de ses blessures et se comportait aussi lentement qu'à l'ordinaire, indifférent aux moqueries et sourd aux questions que certains élèves osaient lui poser sur sa victoire contre le Lycanthrope. Parallèlement, chose toujours plus voyante, la paranoïa et la stupidité des étudiants semblaient atteindre leur apogée : car non content de considérer l'intervention de Harry comme anecdotique, voire même insignifiante, certains allèrent même jusqu'à émettre l'hypothèse que c'était lui qui avait organisé cette attaque pour essayer de se faire passer pour un héros. Mais il s'en fichait, même s'il était à peu près certain que Brighton n'approuverait pas cette indifférence et l'encouragerait à renverser la tendance.

− Ah ! Harry !

Le Gryffondor le moins aimé de tout Poudlard se retourna sur le professeur Farewell, qui s'avançait vers lui de son pas souple.

− Je ne vous demande pas de vous justifier, lança Harry d'un ton poli.

− J'ose croire que vous ne me croyez pas capable de mettre en danger n'importe quel élève, dit Farewell, je ne viens donc pas pour essayer de me justifier. Si vous voulez bien me suivre dans un endroit plus tranquille ?

Harry hocha simplement la tête. Il avait prévu de se rendre dans la Salle sur Demande pour faire un maximum de recherches sur les moyens de vaincre des homoncules et sur l'étrange phénomène du contact avec Tumter - il disposait de deux heures de libre avant que le dîner ne commence -, mais Farewell n'était certainement pas venu jusqu'à lui pour papoter de la pluie et du beau temps.

L'automne, justement, commençait à se faire sentir. Les arbres du parc commençaient à brunir, à se dégarnir, à travers les fenêtres devant lesquelles ils passèrent. Pour faire oublier les intrusions de vendredi, qui avaient mené au retrait de trois élèves par leurs parents au cours du week-end, Hagrid avait ramassé les feuilles déjà tombées à la demande de Dumbledore et formé un énorme de tas dans lequel les élèves se projetaient les uns les autres avec des sortilèges. Si les évènements de vendredi avaient jeté un froid mordant dès le samedi à mesure que la rumeur sur une attaque s'était répandue, elle était redevenue aussi chaleureuse qu'à l'ordinaire dès que l'amas de feuilles avait été autorisé comme « zone d'atterrissage » pour les élèves qui souhaitaient s'amuser avec des sortilèges de Répulsion ou de Catapultage.

Farewell fit entrer Harry dans une salle désaffectée, des meubles cassés, bancals, poussiéreux repoussés vers le fond de la pièce.

− Si j'ignorais que la Fraternité avait introduit des homoncules, reprit Farewell, j'ignorais encore plus qu'il lui était possible de créer des Lycanthropes, Harry. J'ai lu l'article et votre témoignage, cette histoire de fourrure qui garantit une protection à la Stupéfixion à ces créatures, mais j'ai besoin de savoir ce que vous avez découvert sur les motivations de la Fraternité. Je ne parle pas de l'œil d'Astaroth ou de Logan, je fais référence à des projets du Grand Seigneur...

− Le Grand Seigneur n'a aucun projet, affirma Harry. C'est son conseiller qui en a.

Farewell se redressa sensiblement, l'air tout à coup méfiant, mais Harry sut aussitôt que le Frère était conscient de l'identité du conseiller du Grand Seigneur.

− Que savez-vous, exactement ? demanda-t-il avec lenteur.

− Les homoncules vous trahiront, répondit Harry sans détour. J'avais bu une potion juste avant que le Cutskull ne se manifeste, j'ai entendu le Lycanthrope sous-entendre qu'il obéissait à la Fraternité pour le moment, et parce que « le Maître » l'avait ordonné. Malphas manipule votre organisation pour récupérer les Reliques des Aînés et se libérer de sa prison, et une fois qu'il y sera parvenu, vous ne lui serez plus d'aucune utilité.

les reliques des ainesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant