Chapter 40: Halloween

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Harry avait beau y réfléchir encore et encore, il ne comprenait pas comment le seul baiser de Lily pouvait être à l'origine de la geôle d'Ambani. Pourtant, il était convaincu qu'aucun sorcier ne s'était trouvé dans les parages, que les deux enfants avaient réellement été seuls sur ce sentier - une seule autre explication était plausible, selon lui : la geôle d'Ambani se trouvait à l'intérieur de Tumter bien avant qu'il ne rencontre Lily. Même pour lui, une telle idée était tirée par les cheveux : pourquoi quelqu'un irait ensorceler le massalien pour emprisonner son âme au premier baiser qu'il recevrait ? Fort heureusement pour la santé mentale de Harry, le professeur Chourave lui permit de s'occuper l'esprit autrement. Le matin de Halloween, en effet, l'experte en botanique l'avait convoqué pour lui présenter un plant de ménade généreusement offert par les sirènes du lac de Poudlard. Avec une infinie précaution, Harry était parvenu à en subtiliser quatre fruits violacés, semblables à des prunes, lorsque la sorcière lui avait tourné le dos, mais il lui manquait toujours le « vin des glaces ».

− Angoisserais-tu ?

Surpris, Harry tourna la tête vers Remus, vêtu de sa robe mondaine élimée. Il referma le livre-hommage dédié à Manings et le glissa sous son oreiller, l'air de rien.

− Pourquoi angoisserai-je ? demanda-t-il alors.

− Tu es arrivé à Poudlard cette année et tu es le seul garçon qui aura une chance d'accompagner la magnifique, inaccessible Lysandra Deadheart à un bal de Halloween, dit Remus. Il y a de quoi mettre la pression au sorcier le plus zen du monde...

− Je me soucie bien plus des jaloux qui pourraient avoir dans l'idée de me faire payer cet « affront », reconnut Harry en se levant de son matelas. Tiens, j'aurais une question assez... curieuse à te poser.

− Laquelle ? demanda Remus, apparemment ravi de ne pas faire l'objet d'une méfiance quelconque.

− Tu sais où je pourrai me procurer du vin des glaces ?

L'espace d'un instant, le Maraudeur parut déconcerté.

− N'importe où, dit-il. Ce n'est pas la boisson la plus prisée, il faut le reconnaître, mais je ne crois pas qu'elle ait été abandonnée pour autant par les pubs et les auberges. Peut-être même y en aura-t-il dans la Grande Salle, il ne s'agit pas d'une boisson particulièrement « agressive », dirais-je.

− Parfait, dit Harry d'un ton réjoui. Je te remercie sincèrement. Si nous descendions ? Je risque moins que toi à faire attendre ma cavalière...

− Tu n'as pas tort, approuva Remus d'un air un peu inquiet.

Sortant du dortoir, ils descendirent dans la salle commune, la traversèrent sans échanger un mot, puis passèrent le portrait de la Grosse Dame. L'atmosphère festive se faisait ressentir des sous-sols jusqu'au septième étage : de nombreux jeunes hommes espéraient séduire, de nombreuses jeunes femmes espéraient être séduites, et bien des couples croisaient les doigts pour être toujours intacts à la fin de la soirée. Mais ce que tout le monde attendait à l'unanimité, c'était bien évidemment de découvrir la nouvelle décoration imaginée par Moira, qui affirmait à qui voulait l'entendre qu'elle était « super terrifiante de la peur qui effraye ».

− Mais j'y pense, dit subitement Harry, les autres se sont remis de leurs petites... frayeurs ?

Remus eut un sourire gêné.

− Si tu continues comme ça, je crois qu'ils termineront l'année à Azkaban pour tentative de meurtre, dit-il. Ils cherchent maintenant à savoir comment ouvrir l'escalier qui mène à la salle secrète et à identifier la potion que tu as utilisée...

− Ils ne la trouveront ni à la bibliothèque, ni dans la Réserve, alors qu'ils arrêtent de perdre leur temps à ça, dit Harry d'un ton désinvolte. Quant à l'escalier, ils ont autant de chances d'y accéder sans mon approbation que de s'introduire chez moi... A la place de James, je reverrais mes priorités : emmerder son monde ou séduire Lily.

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