Chapter 3: Nostalgie

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Le lendemain matin, Harry se réveilla en grimaçant, sa position n'ayant pas été la plus adaptée pour dormir. Il manqua de peu de se cogner la tête contre l'un des battants de la fenêtre, mais il l'aperçut à temps pour l'éviter et se redressa en position assise. A quel moment l'avait-il ouverte ? Il ne s'en souvenait même plus, mais il ne s'en soucia pas longtemps : à l'évidence, il l'avait fait pour que sa chouette au plumage blanc puisse le rejoindre à son retour de la chasse, et Hedwige dormait à présent au sommet de l'armoire, la tête sous l'aile. Les évènements de la nuit se remettaient doucement en place dans sa mémoire, et il eut hâte de retrouver Ron pour en parler avec lui et essayer de faire le point sur le cas Tumter.

Un quart d'heure plus tard, lavé et habillé de vêtements propres, Harry descendit dans la cuisine du Terrier, où les Weasley brillaient par leur absence, malgré les délicieux fumets qui parfumaient l'air. Une seconde plus tard, toutefois, une haute silhouette surgit à côté de lui et lui asséna une grande tape amicale dans le dos :

− Sacré, Harry ! Même en compagnie de Scrimgeour, tu trouves le moyen de t'attirer des ennuis, dit Ron avec l'ombre d'un sourire, son visage toujours constellé de taches de rousseur et affublé d'un long nez. Mon père m'a raconté vos péripéties de la nuit, à Scrimgeour et à toi... C'est vrai que Tumter vous pourchassait à pieds ?

− Scrimgeour dit qu'il a eu recours à une potion de Célérité améliorée, admit Harry. Où sont les autres ?

− Hein ? Ah, oui, on déjeune dans le jardin, aujourd'hui, répondit Ron en tournant les talons. Maugrey a réuni une partie de l'Ordre « en urgence », il dit qu'il faut établir une stratégie contre Tumter dans les meilleurs délais, ou il ne donne pas chair de ta peau...

− Réjouissant, grommela Harry.

− Et encore, lui est optimiste : tu entendrais Hermione... Massalien par-ci, massalien par-là... A croire qu'elle préférerait que tu ne sois inquiété que par Tu-Sais-Qui...

Il s'interrompit juste avant de franchir la porte du salon donnant sur le jardin. Deux longues tables s'alignaient sous le ciel pervenche, surchargées de mets divers dont les parfums étaient balayés par le vent comme pour aller narguer les habitants de Loutry-Ste-Chaspoule du succulent festin des Weasley. Harry nota aussitôt que l'Ordre n'était pas au complet, ce qui n'avait rien d'étonnant : la plupart d'entre eux travaillaient. Fred et Georges, râblés et identiques jusqu'à la plus petite tache de tousseur, semblaient avoir considéré qu'une invitation à une réunion était plus importante que leur boutique prospère du Chemin de Traverse plus grisonnant que jamais, Lupin était peut-être le plus disponible, car au chômage Bill, marqué des blessures infligées par Fenrir Greyback, avait l'air plus en forme que la dernière fois que Harry l'avait vu, et sa très belle fiancée, Fleur Delacour, paraissait ravie de lui servir le steak saignant qu'elle avait préparé elle-même. Le visage bien plus couturé que celui de Bill, un bout de nez en moins et les yeux dissymétriques, Alastor Maugrey occupait l'extrémité de la table. Hermione, coiffée d'une longue tresse, discutait à mi-voix avec Fleur et Ginny, sans doute du mariage à venir.

Il fallut un moment à Harry pour saluer tout le monde, d'autant que chacun se soucia de savoir s'il allait bien - et même lorsqu'il le leur affirma, ils l'observèrent d'un air inquisiteur comme s'ils le soupçonnaient de mentir. Il fallut l'intervention de Mrs Weasley, soucieuse que son festin soit mangé chaud, pour que Harry puisse s'asseoir entre Ron et Lupin.

− Ce n'est pas trop dangereux d'avoir une réunion en extérieur ? demanda Harry à Lupin.

− Plus maintenant, répondit celui-ci. Le Terrier fait l'objet d'un sortilège de Fidelitas : Dumbledore mort, nous sommes tous devenus les Gardiens du Secret du square Grimmaurd, il nous fallait donc une nouvelle place où les réunions pourraient être organisées.

les reliques des ainesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant