Chapitre 104: Kloasme

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L'existence de Malphas à la tête des homoncules, et présenté comme le véritable chef des mages noirs par les élèves que la presse avait interviewés, écoula autant d'encre, voire même davantage, que l'évacuation de Poudlard elle-même. Qui était-il ? D'où venait-il ? Etait-il plus à craindre que Lord Voldemort ? Des questions auxquelles Harry possédait les réponses, mais la grande ignorance du reste de la communauté sorcière n'empêchait pas les sorciers de Grande-Bretagne de s'enfermer un peu plus dans la terreur – à juste titre, car à présent qu'il s'était fait connaître, Malphas lâchait la bride aux homoncules. En moins de trois jours, leurs victimes s'élevèrent à une cinquantaine. Marvennor ne ménageait rien, ni lui-même, ni tout ce qui avait le malheur de se dresser entre lui et les homoncules, qu'il ait s'agi de voitures, de maisons ou d'immeubles en construction. Les serviteurs de Malphas mouraient par dizaines à chacune de ses interventions, mais le ministère de la Magie s'inquiétait plutôt des ravages monstrueux que le Marcheur de Mort causait sur son passage – d'autant que Monaghan devait fournir tout un tas d'explications au Premier ministre des Moldus.

Harry apprit très vite à ne plus trop s'intéresser à La Gazette du sorcier qui, lorsqu'elle ne relatait pas une attaque survenue dans le pays ou l'opinion des étrangers sur la prise de Poudlard par les mages noirs, passait son temps à spéculer sur le moyen que le ministère de la Magie utiliserait pour reconquérir l'école. Lui-même avait un emploi du temps relativement chargé, son entraînement se partageant chaque journée avec ses petits plaisirs, comme parcourir la bibliothèque du troisième étage pour y acquérir de nouvelles connaissances dans les domaines les plus variés, et ses ambitions, tel innover en cuisine pour essayer de surprendre les Deadheart, Miranda, les Gamp et les Potter, qui avaient accepté son invitation à dîner vendredi soir. Le soir, sa principale activité était axée sur la recherche de la fausse épée de Gryffondor. Il avait renoncé à l'Œil de voyage ombragé qui souffrait d'un trop grand nombre d'inconvénients : la Projection était plus simple et rapide, capable de rejoindre Londres une heure seulement après son départ de Godric's Hollow. La seule difficulté qu'il rencontrait était de localiser le ministère parmi les innombrables rues londoniennes – s'il savait s'y rendre à pieds, le trajet était moins évident depuis le ciel.

Toutefois, s'il était bien une chose qui occupait le plus clair de son temps, c'était son entraînement. Tout le week-end, il ne s'était concentré que sur la danse du Maudit. L'ordre des mouvements et des magies à employer n'avait aucun intérêt, car une confrontation ne répondait pas à un schéma universellement défini : ce que Harry essayait de faire, c'était d'étudier les gestes proposés par la danse afin de rectifier certaines erreurs qu'il pourrait faire, afin de ne pas les reproduire le jour où il aurait une bataille à mener contre des ennemis supérieurs en nombre. Dès le lundi, le Reflet était entré en scène, mais les choses avaient rapidement tourné à la correction pour Harry. Contrairement au Sanctuaire, les sosies de Lysandra, Rogue, Haustin, Debbie et tous ceux et toutes celles que l'artefact avait « observés » pendant le tournoi de duel étaient mobiles et autonomes, avec leurs techniques, leurs réflexes, leurs stratégies et, bien évidemment, leurs connaissances. Si les « reflets » n'étaient pas plus fictifs que leurs sortilèges, Harry ne put que s'en réjouir, car en situation réelle et face à des Mangemorts, il aurait sûrement été tué en moins de cinq minutes.

Lorsque le mardi vint, Harry redescendit dans la cave de son manoir juste après le petit déjeuner : c'était le meilleur lieu où s'entraîner, selon lui, car il pouvait ainsi échapper aux regards d'éventuels espions mobilisés par Voldemort et cachés par des sortilèges sur la colline qui dominait le Bois Maudit. Le Reflet dans une main et une bouteille d'eau dans l'autre, il posa cette dernière sur l'un des meubles entassés au fond du sous-sol et revint vers le centre du vaste espace dont il bénéficiait.

− Je veux quatre adversaires, annonça-t-il.

Le Reflet émit un bourdonnement discret : dans une série de scintillements, Rogue, Haustin, Lysandra et Moira apparurent, légèrement transparents, tout autour de lui. Après la débâcle de la veille, il avait compris qu'il cherchait à en faire un peu trop en très peu de temps, il fallait qu'il y aille progressivement, se répétait-il depuis hier. Rangeant le Reflet dans une poche de sa robe de sorcier, il se prépara psychologiquement avant de donner le signal.

les reliques des ainesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant