Chapter 2: Une histoire complexe

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Les questions martelèrent longuement l'esprit de Harry, mais il n'eut pas l'occasion de les poser au ministre, et surtout à Winters, dès que l'Auror révéla l'identité probable de l'une des anciennes propriétaires de la bague car il fallut reprendre la route. Callaghan, chargé de conduire pour le restant du voyage, dut faire marche-arrière afin de s'arrêter momentanément au milieu des débris du pare-brise arrière, qu'un simple sortilège reconstitua en une petite seconde. Puis Callaghan reprit le chemin de Loutry Ste Chaspoule en adoptant la même allure que Winters qui, lui, s'était vu inviter à prendre place autour de la table basse en compagnie de Scrimgeour et de Harry.

L'écrin était posé sur la table de cristal. Par précaution, Scrimgeour avait interdit de toucher à la bague, au cas où elle serait un Portoloin, ensorcelée ou dotée d'un enchantement massalien dont Tumter seul aurait le secret.

− A qui appartenait la bague, selon vous ? demanda alors Scrimgeour.

− Vraisemblablement à la mère de Mr Potter, monsieur, répondit Winters.

− Elle connaissait Tumter ? interrogea Harry.

L'étrange démarche du massalien le troublait singulièrement. Pourquoi Tumter s'était-il donné la peine de leur courir après sur des kilomètres pour lui transmettre une bague ayant appartenu à sa mère ? Pourquoi ne pas avoir utilisé un hibou ? Y avait-il réellement un maléfice dissimulé dans le bijou ? S'agissait-il d'un nouveau plan mis en place par Lord Voldemort pour atteindre Harry ?

− J'en doute, avoua Winters. A ma connaissance, personne n'a jamais réussi à lui arracher le moindre mot lors de son séjour à Poudlard. C'est la première fois que je le vois aussi énergique : nombre de mes camarades étaient convaincus qu'il était intellectuellement limité... On le surnommait « l'Inferius », c'est pour dire il ressemblait à un cadavre animé, errant dans les couloirs du château entre deux cours. Solitaire, muet, se contentant de faire la démonstration de son savoir pendant les classes et à travers ses devoirs.

− Et Moira Winston ? Elle pourrait peut-être nous en apprendre davantage sur cette bague, non ? dit Harry.

Winters eut un faible sourire attristé.

− J'ai bien peur que non, Mr Potter, car elle aussi a été tuée pendant la Première Guerre. Toute sa famille a été assassinée par les Mangemorts. C'est à ses funérailles que j'ai croisé vos parents pour la dernière fois, d'ailleurs, et quelques anciens camarades qui ne sont malheureusement plus de ce monde, aujourd'hui.

− Vous interrogerez vos anciens camarades, Winters, reprit Scrimgeour. De préférence, ceux ayant été proches de Lily Potter ou de Moira Winston, peut-être comprendrons-nous mieux la stratégie adoptée par Tumter. Potter, vous comprendrez que je ne peux pas vous laisser cette bague nous aurons besoin de l'examiner.

− Vous étiez Auror, pourquoi ne le faîtes-vous pas main... ?

− Parce que Tumter y a touché, coupa Scrimgeour. Dès mon retour au ministère de la Magie, je demanderai au département de la Justice magique de me fournir la liste des anciens massaliens d'origine britannique. Face à une menace comme Tumter, il est préférable de faire appel à quelqu'un ayant eu la même formation que lui. Chaque fois que je le pourrai, je tiendrai Arthur Weasley au courant de nos progrès, si ça peut vous rassurer.

Bien au contraire, ça ne rassurait nullement Harry, car il n'était pas certain que les professions de Mr Weasley et de Scrimgeour les amenaient à se croiser régulièrement, mais il n'avait pas vraiment le choix.

Le chemin vers Loutry Ste Chaspoule se poursuivit dans le silence seulement perturbé par le sifflement de l'air à travers les trous laissés dans le plafond par les sortilèges de Tumter, et le vrombissement du moteur. De temps à autre, Harry inspectait la campagne de plus en plus vallonnée, à la recherche d'une réapparition de la silhouette qui les avait poursuivis, mais il dut se rendre à l'évidence : seule la transmission de la bague avait poussé Tumter à les attaquer. Etait-elle ensorcelée, comme le croyait Scrimgeour ? Ou Tumter n'avait-il aucune intention de lui faire payer l'intervention de James Potter dans son emprisonnement ? Pourquoi le massalien aurait-il fait l'effort de récupérer un bijou ayant appartenu à sa mère dans le seul but de lui nuire ? Pourquoi ne pas avoir pris un objet ayant appartenu à son père, plutôt, afin d'être sûr que Harry s'en servirait ? Harry se frotta les yeux, comme pour s'éclaircir l'esprit, mais il sut qu'il n'y avait rien à faire : cette histoire était encore trop jeune et trop complexe, il lui fallait attendre d'obtenir de nouveaux éléments.

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