Comment était-ce possible ? Le maléfice de Tumter lui avait-il détraqué le cerveau ? Harry était-il en fait dans le coma ou plongé dans un sommeil délirant qui le faisait s'imaginer être un contemporain de ses parents ? Quels avaient été les réels pouvoirs de la bague de Lily ? Il se souvenait de l'assemblage difficilement lisible des runes qu'il avait déjà aperçues autour de la Pensine de Dumbledore il se souvenait des autres runes qu'Hermione était incapable de reconnaître il se souvenait de la tête de mort que Maugrey avait suggéré de prendre avec prudence, car son sens n'étant pas évident et il se souvenait du sablier, que Fol Œil avait affirmé être un enchantement qui protégeait la bague des dégâts du temps. Et si leur interprétation avait été fausse sur toute la ligne ?
Harry passa deux jours à cogiter sur cette éventualité qui lui paraissait, peu à peu, une réalité. Il s'était efforcé de sortir de la léthargie dans laquelle l'avait plongé la date de La Gazette du sorcier, beaucoup aidé par sa propre tête qui s'était manifestée par l'intermédiaire d'une petite voix et lui avait dit : Pourquoi admettre que le récit de Leandros puisse être vrai, et ta présence dans le passé, impossible ? Certes, Harry n'encaissait toujours pas cette possibilité qu'il puisse réellement être à l'époque de ses parents, il ne lâchait pas sa théorie d'un coma, mais cette question l'avait extirpé de son état végétatif.
Tout au long de ses réflexions, il pensait avoir identifié convenablement chacune des icônes que le sortilège de Maugrey avait révélées. En admettant qu'il puisse être dans le passé, il soupçonnait les runes inconnues d'y avoir contribué, d'avoir été l'enchantement capable de réaliser cet incroyable, dément, improbable exploit. Maintenant qu'il avait rencontré Leandros, il ne faisait aucun doute que l'assemblage des runes de la Pensine avait révélé son « ombre » - ce qui l'amenait à se demander si Tumter n'avait pas fait exprès de cacher le souvenir de Lily ou de Moira dans la bague, afin de dissimuler la présence de Leandros. Harry estimait que Maugrey avait parfaitement interprété le sablier, à savoir qu'il avait vraiment protégé « l'alliance impériale » des dégâts du temps. Quant à la tête de mort... Tumter n'avait-il pas jeté à Harry un éclair de lumière verte ressemblant à s'y méprendre à Avada Kedavra, le maléfice mortel ? Et si le crâne révélé par Magicus natura stipulait que le porteur de la bague devait mourir à son époque pour apparaître à celle-ci ? Pourquoi celle-ci, d'ailleurs ?
Harry se prit la tête entre les mains, les coudes posés sur ses genoux, et essaya tant bien que mal de vider toute sa tête des questions qui l'encombraient. Chaque fois qu'il réfléchissait à la manière dont il était arrivé ici, il était entraîné dans un marathon d'interrogations sans réponse qui menaçait de lui donner la migraine. Il avait guetté la pierre noire de la bague pendant des heures et des heures, espérant sans y croire que l'ombre de Leandros ferait à nouveau son apparition, mais il semblait que le sortilège du Liseur s'était définitivement estompé.
Un grincement retentit et Harry releva la tête. Ce n'était pas la première fois qu'il entendait la cabane grincer - elle semblait avoir été construite avec une telle hâte que le moindre coup de vent paraissait pouvoir faire grincer la moindre lame de parquet, la moindre planche obstruant une fenêtre. Lorsqu'un second grincement s'éleva, son soupçon devint confirmation : quelqu'un montait lentement l'escalier.
La main de Harry jaillit vers sa cape d'invisibilité, qu'il ne laissait jamais très loin de lui, et il s'en recouvrit en quittant le lit. Glissant une main dans sa poche, il tira sa baguette magique et recula aussi silencieusement qu'il le put vers le mur du fond. Tant pis si l'intrus remarquait son sac à dos, ça lui offrirait une diversion et il pourrait le neutraliser avant que l'individu n'ait compris ce qui lui arrivait, songea Harry, le cœur battant.
Un homme apparut dans l'encadrement de la porte. Harry l'identifia aussitôt comme un sorcier du groupuscule car le sorcier, comme les assaillants du Terrier, portait une robe - écarlate, cette fois - brodée au fil d'or d'arcs et de courbes et de crochets et de boucles qui ne semblaient avoir aucun sens particulier, à moins que Beherit en eût conçu un code. L'individu tourna légèrement la tête, remarquant le sac à dos, et leva les mains pour se découvrir du capuchon qui plongeait son visage dans la pénombre. C'était un quadragénaire au teint pâle, affublé d'un bouc châtain se parsemant déjà de fils gris et assorti à ses cheveux coupés court.
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les reliques des aines
FanfictionCe n'est pas une dramione mais j'ai accrocher direct alors je vous la partage... Elle est super longue, 116 chapitres, et franchement, a chaques chapitre, je me disais "vivement la suite!!!". Pour le rythme de publication, je ne sait pas, j'ai beauc...